PARTI | Béji Caid Essebsi, président de Nidaa Tounes, a décidé de geler les activités de l’homme d’affaires Faouzi Elloumi au sein du parti.
Cette décision a été prise par M. Essebsi sans le consensus de l’instance constitutive du parti, qui s’est réunie ce jeudi 21 août. L’information nous a été confirmée par plusieurs membres du mouvement, mais tous ont souhaité garder l’anonymat.
Béji Caïd Essebsi décide tout seul
L’adhésion de Faouzi Elloumi, membre du bureau exécutif de Nidaa Tounes, a été gelée par Béji Caid Essebsi sans le consensus de l’instance constitutive du parti, qui s’est réunie ce jeudi 21 août.
Ce sont bien les déclarations dévoilant le parachutage de Hafedh Caid Essebsi de l’homme d’affaires Elloumi sur la chaine privée Hannibal TV qui ont été à l’origine de la « sanction » du président du parti Béji Caïd Essebsi. Il a aussi affirmé que le parti est démocratique en tout sauf pour la désignation du fils Essebsi.
Lors de Tunivisions Live de Nizaar Chaari, Faouzi Elloumi avait déclaré que le fils de Béji Caid Essebsi, Hafedh Caid Essebsi, avait été mis à la tête de Tunis 1, pour les prochaines législatives, par son père, président du parti.
«Il a voulu le mettre à Tunis 1, personne n’est d’accord sur cette affaire, mais son père a voulu le mettre en tête de liste, et il l’a mis en tête de liste, puisque c’est le président du parti donc c’est lui commande », avait-il affirmé.
Béji Caid Essebsi a bien les prérogatives pour prendre une sanction contre Elloumi
Lors du conseil national de Nidaa Tounes, le président du parti aurait eu la prérogative de décider, seul, le gel d’activité d’un membre de Nidaa Tounes, sans l’aval de l’instance constitutive.
Ce pouvoir lui a été conféré par ce même conseil suite à l’affaire de Abdel Aziz Mzoughi. Ce dernier avait « osé » critiquer le RCD et les destouriens de Nidaa Tounes sur les ondes de la radio CAP FM au mois de janvier dernier déclarant qu’ils n’avaient pas de vision pour la Tunisie, s’accrochant au pouvoir.
M. Mzoughi s’est attaqué aussi à Faouzi Elloumi, « trop dominant », expliquant que ce système avait coûté à Nidaa Tounes plusieurs démissions.
Il a été sanctionné pour « indiscipline » et « atteinte à l’image du parti » suite à ses différentes sorties médiatiques, dans lesquelles « il s’est attaqué au parti et à plusieurs de ses collègues ».
Faouzi Elloumi, l’ex-député sous Ben Ali, risque de subir le même sort au conseil de discipline : indiscipline et atteinte à l’image …