La polémique enfle autour du vaccin contre le papillomavirus humain (HPV). Le Conseil national de l’Ordre des Médecins a annoncé, ce lundi 7 avril 2025, l’ouverture d’une procédure disciplinaire à l’encontre d’une médecin tunisienne ayant publié sur les réseaux sociaux des vidéos alarmistes remettant en cause la sécurité du vaccin et mettant en garde contre ses effets supposés sur la santé reproductive des jeunes filles.
Samia Trabelsi Gouilem, membre du Conseil national de l’Ordre et spécialiste en gynécologie-obstétrique, a confirmé à l’agence TAP que ces déclarations étaient infondées et dangereuses. Elle a rappelé que le vaccin contre le papillomavirus est « sûr, efficace et scientifiquement validé », ajoutant que l’État tunisien a mobilisé d’importants moyens pour l’intégrer au calendrier national de vaccination, dans le but de prévenir le cancer du col de l’utérus qui touche chaque année près de 400 femmes en Tunisie, souvent diagnostiqué à un stade avancé.
« Le Conseil de l’Ordre des Médecins ne tolérera pas la diffusion de fausses informations susceptibles de semer la peur au sein de la population et de compromettre les campagnes de santé publique », a-t-elle averti. Des sanctions disciplinaires seront appliquées contre cette praticienne pour avoir véhiculé des données erronées et incité les parents à refuser la vaccination de leurs filles.
La spécialiste a également attiré l’attention sur la prolifération, ces derniers jours, de vidéos diffusées par d’autres personnes se présentant comme médecins — sans être inscrits à l’Ordre — et appelant à boycotter le vaccin. Elle a exhorté le ministère de la Santé à intervenir rapidement pour stopper ces pratiques qu’elle considère comme une menace à la sécurité sanitaire nationale et à la réussite de la campagne de vaccination.
Pour rappel, la campagne nationale de vaccination contre le papillomavirus a démarré le 7 avril en Tunisie. Elle vise à protéger les jeunes filles contre un virus responsable de cancers graves, notamment celui du col de l’utérus. Mais cette initiative de santé publique se heurte à une vague de désinformation sur les réseaux sociaux, alimentée par certains discours alarmistes sans fondement scientifique.