La Chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme au Tribunal de première instance de Tunis a reporté, au 25 mars 2025, l’examen du dossier portant sur l’envoi de jeunes tunisiens vers des zones de guerre.
La Chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme au Tribunal de première instance de Tunis a reporté, ce mardi 11 mars 2025, l’examen du dossier portant sur l’envoi présumé de jeunes tunisiens vers des zones de guerre. Cette décision fait suite au refus des accusés d’être jugés à distance, exigeant une comparution en présentiel.
Selon une source judiciaire citée par l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP), la Cour a également rejeté les demandes de libération formulées par certains des détenus. L’affaire, hautement sensible, implique plusieurs responsables sécuritaires et politiques, dont Ali Laarayedh, ancien ministre de l’Intérieur et chef du gouvernement sous la Troïka (2011-2014).
Les accusations portent sur le rôle supposé de certaines autorités dans la facilitation du départ de jeunes tunisiens vers la Syrie et la Libye entre 2011 et 2013. À cette époque, des milliers d’entre eux avaient rejoint des organisations terroristes telles que Daech et le Front Al-Nosra, souvent en transitant par la Turquie et la Libye. Les enquêteurs soupçonnent certains responsables du ministère de l’Intérieur d’avoir permis ces départs, en fermant les yeux sur ces mouvements ou en facilitant l’obtention de documents de voyage.
Parmi les autres accusés figure Seifeddine Rais, ex-porte-parole d’Ansar Al Chariaa, groupe classé terroriste en Tunisie depuis 2013. L’organisation est suspectée d’avoir joué un rôle majeur dans le recrutement et l’acheminement des jeunes combattants vers les zones de conflit.
Ali Laarayedh, quant à lui, rejette les accusations et assure que son gouvernement avait pris des mesures progressives contre l’extrémisme, citant notamment l’interdiction d’Ansar Al Chariaa en 2013 après les assassinats des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.