Mardi 22 avril 2025, une interpellation musclée à Nabeul a provoqué une vague d’indignation après la diffusion de vidéos montrant des policiers en train de maîtriser violemment Maher Beltaïef, chauffeur de bus relevant de la Société régionale de transport de Nabeul.
Les images ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, montrant l’homme conduit manu militari vers une cabine installée sur le trottoir, avant d’être embarqué dans une ambulance. Des passants, choqués par la scène, ont crié à l’injustice et ont entouré la cabine pour manifester leur soutien au conducteur.
Face à l’ampleur de la polémique, la Fédération générale du transport a publié un communiqué dès le lendemain, exprimant sa profonde inquiétude et son mécontentement. Elle dénonce une agression verbale et physique inacceptable perpétrée par des agents des forces de l’ordre alors que le chauffeur était en plein exercice de ses fonctions. Le syndicat condamne un acte qui, selon lui, porte gravement atteinte à la dignité des travailleurs du service public.
Dans son appel, la Fédération insiste sur la nécessité d’une enquête urgente, impartiale et approfondie pour élucider les faits et sanctionner les responsables. Elle interpelle les ministères de l’Intérieur et du Transport afin de mettre en place des protocoles stricts garantissant la protection des agents en service et prévenant toute forme de violence ou d’humiliation.
Quelques heures après l’incident, Maher Beltaïef a livré sa version des faits via une publication sur Facebook. Selon son témoignage, les policiers lui auraient demandé de s’arrêter en dehors d’un arrêt officiel pour les laisser monter à bord, ce qu’il a refusé par respect du règlement. Il affirme que ce refus aurait déclenché l’intervention brutale.
« Je vais relativement bien, même si je suis psychologiquement épuisé par l’injustice que j’ai subie », écrit-il. Il remercie les citoyens qui lui ont apporté leur soutien et met en garde ses collègues : « Si vous refusez, vos papiers peuvent être confisqués et il pourrait vous arriver ce qui m’est arrivé… » conclut-il, appelant à une prise de conscience collective.
L’affaire est aujourd’hui entre les mains des autorités.