Le juge d’instruction du bureau 32 du tribunal de première instance de Tunis a émis, hier, un mandat de dépôt à l’encontre de l’homme d’affaires Maher Chaâbane. La décision a été prise dans le cadre d’une enquête ouverte pour des faits présumés de corruption impliquant un fonctionnaire public.
Selon des sources relayées par Diwan FM, cette détention s’inscrit dans un dossier plus large qui touche au secteur bancaire public. Deux cadres supérieurs d’une banque publique ont vu par ailleurs leur garde à vue prolongée, avec l’accord du parquet du pôle judiciaire économique et financier.
L’enquête porte sur l’octroi présumé par Maher Chaâbane de crédits bancaires d’un montant avoisinant les 240 millions de dinars, dans des conditions jugées irrégulières.
Les investigations ne s’arrêtent pas là. Deux autres personnes sont également dans le viseur de la justice : un ancien ministre, qui a occupé dans le passé le poste de directeur général adjoint au sein de la banque concernée, ainsi qu’un autre cadre. Tous deux ont été placés sous contrôle judiciaire et renvoyés devant le parquet.
Les charges retenues dans ce dossier sont particulièrement lourdes : blanchiment d’argent, abus de pouvoir et de fonction, collusion, exploitation indue de fonctionnaires pour obtenir des avantages illicites, préjudice causé à l’administration publique.
Rappelons que Maher Chaâbane a déjà été condamné à deux ans de prison, en décembre 2023 par la 6e Chambre criminelle chargée des affaires de corruption financière auprès du Tribunal de première instance de Tunis pour non-rapatriement de recettes d’exportation de l’étranger.
L’enquête menée dans le cadre de l’affaire Maher Chaâbane, actuellement détenu pour corruption, blanchiment d’argent et corruption de fonctionnaires publics, avait conduit, en juin 2024 à l’arrestation de l’ancienne maire de la Goulette et de deux anciens directeurs d’une banque publique.
Ils sont soupçonnés de blanchiment d’argent et d’atteinte à l’administration pour avoir octroyé des crédits dépassant la somme globale de 240 millions de dinars, sans garanties, en faveur de l’homme d’affaires.
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