Ces derniers temps, un débat animé agite les réseaux sociaux : comment expliquer que le dinar tunisien reste plus fort que le dinar libyen, alors que la Libye est riche en pétrole et que la Tunisie est souvent réduite à sa célèbre harissa et son huile d’olive ? Derrière cette comparaison caricaturale se cache une réalité économique plus complexe.
Actuellement, le dinar tunisien (TND) s’échange à environ 1,54 dinar libyen (LYD). Cette situation peut surprendre, étant donné que la Libye possède d’importantes réserves pétrolières. Mieux, encore, il faut rappelr que le dinar tunisien s’avère la monnaie la plus forte sur le continent africain, par rapport aux devises.
Cependant, la stabilité monétaire ne dépend pas uniquement des ressources naturelles. La Libye fait face à une instabilité politique persistante, une gouvernance fragmentée et une dépendance excessive au pétrole. Ces facteurs affaiblissent sa monnaie, malgré ses ressources.
La Tunisie : une économie diversifiée et résiliente
Contrairement à la Libye, la Tunisie a su diversifier son économie. Elle est active dans plusieurs secteurs tels que le tourisme, l’industrie pharmaceutique, les technologies de l’information, l’agriculture, et bien d’autres. Cette diversification offre une résilience face aux chocs économiques et contribue à la stabilité du dinar tunisien.
De plus, les transferts de la diaspora tunisienne, qui représentent des centaines de millions de dollars, soutiennent l’économie nationale. La gestion prudente de la politique monétaire par la Banque centrale de Tunisie joue également un rôle crucial dans la stabilité du dinar.
La comparaison entre la harissa tunisienne et le pétrole libyen, bien que provocatrice, souligne l’importance de la diversification économique. La harissa, inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO, symbolise le savoir-faire tunisien et la capacité du pays à valoriser ses produits traditionnels sur la scène internationale.
En revanche, la dépendance excessive de la Libye, et d’autres pays, au pétrole la rend vulnérable aux fluctuations des prix et aux instabilités politiques. Cela démontre que la richesse en ressources naturelles ne garantit pas nécessairement une économie stable.