Les cours du pétrole continuent de grimper en pleine incertitude conséquente à la guerre en Ukraine, et ont enregistré, ce jeudi 3 mars 2022 de nouveaux records.
Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du brut en Europe, a grimpé jusqu’à 119,84 dollars, frôlant ainsi les 120 dollars, un seuil qui n’avait pas été atteint depuis 2012.
Le West Texas Intermediate (WTI) coté à New York a atteint les 116,57 dollars le baril, un record depuis 2008.
Si cette hausse des prix s’explique par la guerre en Ukraine et l’incertitude qui en découle, ce phénomène est accentué par le fait que l’Ukraine et la Russie (deuxième exportateur de pétrole brut au monde), jouent tous deux un rôle clé dans le marché mondial de l’énergie.
Du côté de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), on reste prudent, le niveau total de production a été augmenté de 400.000 par jours pour le mois d’avril.
En Tunisie, les répercussions seront visibles sachant que le budget de l’Etat pour l’année 2022 a été élaboré sur la base d’un prix de référence du baril de pétrole (Brent) de 75 dollars et qu’une augmentation d’un dollar du prix du baril de pétrole représente un surcoût de 140 millions de dinars tunisiens (MDT) pour le budget de l’Etat.
Le scénario est en train de se répéter dans la mesure où l’année dernière, le budget de l’Etat pour 2021, reposait sur un prix du baril de 45 dollars, alors qu’il avait bondi pour dépasser 60 dollars/baril.
Conséquence directe de ce phénomène, l’augmentation des prix des carburants, la deuxième en un mois.
Dans ce contexte bien précis, l’économiste et ex-ministre des Finances, Houcine Dimassi, a tenu à rappeler que toute augmentation de 1 dollar/baril engendre des besoins supplémentaires de financement de l’ordre de 140 millions de dinars (MD) annuellement.
« Si le prix moyen du baril, pour l’année 2022, se maintient au niveau de 100 dollars, nous risquons d’avoir des charges supplémentaires dans notre budget dépassant les 4 milliards de dinars (…) », a-t-il expliqué.