Après une longue journée de plaidoiries, la justice tunisienne a décidé, vendredi 4 juillet, de reporter au 8 juillet le verdict dans l’affaire dite du « complot 2 », impliquant plusieurs figures politiques de premier plan.
La cinquième chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme près du tribunal de première instance de Tunis a annoncé, vendredi, le report du procès du « complot 2 » au mardi 8 juillet 2025. Selon une source judiciaire, cette décision vise à permettre la mise en demeure officielle des accusés avant la lecture du jugement.
L’audience de vendredi, qui s’est déroulée dans un climat tendu, a été entièrement consacrée aux plaidoiries des avocats de la défense. Celles-ci ont duré plus de neuf heures, prolongeant une semaine judiciaire intense, après l’interrogatoire des prévenus entamé dès mardi dernier.
L’affaire remonte à août 2023, lorsque la chambre d’accusation antiterroriste près de la cour d’appel de Tunis avait ordonné le renvoi de 21 personnes devant la chambre criminelle spécialisée. Les accusations portent sur des crimes à caractère terroriste, notamment la formation d’une entente criminelle et le complot contre la sûreté de l’État. Ce dossier sensible implique au total 42 personnes.
Parmi les principaux accusés figurent des personnalités politiques de premier plan. Rached Ghannouchi, ancien président du Parlement et chef historique du mouvement Ennahdha, est actuellement en détention dans le cadre de plusieurs dossiers. Youssef Chahed, ancien chef du gouvernement, fait quant à lui l’objet d’un mandat d’arrêt international et est considéré en fuite.
D’autres figures connues sont également citées dans le dossier, telles que Nadia Akacha (ancienne cheffe du cabinet présidentiel), Lotfi Zitoun, Maher Zid, Mouadh Ghannouchi (fils de Rached Ghannouchi), Mustapha Khedher, Rafik Bouchleka (ancien ministre des Affaires étrangères), Abdelkarim Laabidi, Habib Ellouze, Kamel Guizani, et Mohamed Rayane Hamzaoui.
En septembre 2023, le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme avait émis des mandats d’arrêt internationaux contre douze accusés, dont plusieurs sont toujours recherchés par les autorités tunisiennes.