L’affaire tragique de l’effondrement du mur du lycée de Mazzouna, qui a coûté la vie à trois élèves et blessé deux autres, connaît une évolution judiciaire significative.
Le directeur de l’établissement, Mohamed Kethiri, a été placé en garde à vue depuis mardi 15 avril 2025. Il est désormais accusé d’homicide involontaire et de blessures involontaires, dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Sidi Bouzid.
Le porte-parole du tribunal de première instance de Sidi Bouzid, Jawhar Gabsi, a indiqué que cinq personnes sont actuellement concernées par l’enquête, dont certaines sont à la retraite, signe que la justice cherche à remonter toute la chaîne de responsabilité liée à la gestion et à la maintenance de l’établissement scolaire.
L’enquête a été ouverte sur la base des articles 217 et 225 du Code pénal, qui punissent respectivement l’homicide involontaire et les blessures involontaires causées par négligence, imprudence ou manquement à une obligation de sécurité.
L’Article 217 prévoit jusqu’à deux ans de prison et 720 dinars d’amende pour homicide involontaire par imprudence ou négligence. L’Article 225 prévoit que toute personne ayant causé des lésions corporelles involontaires, par négligence ou imprudence, peut être condamnée à une peine d’un an de prison et une amende de 480 dinars.
Jawhar Gabsi a toutefois précisé que la qualification des faits pourrait évoluer au cours de l’enquête. En fonction des preuves recueillies, certains actes pourraient être requalifiés en crimes, passibles de cinq ans de réclusion ou plus, en cas de manquements graves.
Le drame s’est produit lundi 14 avril 2025 dans l’enceinte du lycée secondaire de Mazzouna, gouvernorat de Sidi Bouzid. Un pan de mur s’est effondré sur des élèves, tuant trois d’entre eux sur le coup et en blessant deux autres.
Dès le lendemain, le juge d’instruction a délivré un mandat judiciaire et confié les investigations à la brigade spécialisée de la Garde nationale de l’Aouina, chargée de faire toute la lumière sur les éventuels dysfonctionnements liés à l’entretien des infrastructures scolaires.