Tunis Hebdo | On les trouve partout : dans les maisons, dans les cafés, dans les administrations, dans les restaurants, dans les bars, dans les salles de cinéma… Elles font partie de notre paysage quotidien et jouent un grand rôle dans notre vie.
C’est tout à fait normal, puisque lorsqu’on n’est pas debout, ni couché, on est forcément assis. Et pour s’asseoir, il faut bien qu’il y ait des chaises, car c’est bien d’elles qu’il s’agit.
Cette superbe invention de l’homme ne cessera jamais d’étonner, par les formes qu’elle a prises au fil du temps, mais aussi par les fonctions qu’on lui fait assumer depuis que la chaise est chaise.
Ainsi, il y a, par exemple, la chaise longue. Elle n’est pas ainsi appelée parce que l’on s’y étale longuement jusqu’à oublier de se relever (comme le faisaient certains dictateurs) mais à cause de sa forme seulement.
Par contre, le « séjour » ne peut être que de courte durée sur un autre genre de chaise, la chaise électrique en l’occurrence (Que Dieu vous en préserve !). Cet instrument a, en effet, le don de se débarrasser de son occupant en quelques secondes.
C’est, de toute évidence, la chaise à laquelle ont tient le moins au monde, contrairement à d’autres chaises, pour lesquelles on se bouscule, et qui, dans le jargon politique, s’appellent « sièges ». Et c’est autour de ces sièges que se déroulent « les guerres des chaises », comme celle qui divise aujourd’hui « Nidaa Tounes ».
Mais passons ! Passons à un autre type de chaise : la chaise percée ! Non, il ne s’agit pas, comme vous pourriez le croire, d’une chaise hors d’usage. C’est, encore une fois, une invention géniale de l’esprit humain, dans le but de … se soulager ! On devrait l’instituer dans certains lieux, que vous connaissez, où la diarrhée verbale est une maladie généralisée.
La chaise de la vérité n’est pour le moment, qu’une vue de l’esprit. Le jour où elle sera inventée, parions qu’elle ne trouvera pas preneurs, surtout parmi les hommes et les femmes politiques. Seuls les représentants de l’ordre et de la justice s’en réjouiront, pour des commodités professionnelles évidemment. Mais que de boutiques de lutte contre la torture devront fermer, dans ce cas-là !
Mais quelle que soit sa forme, quelle que soit sa fonction, une chaise c’est toujours utile. Avec des chaises, on peut faire des fêtes, des réunions, des assemblées, des séminaires, des émissions de télé, etc., mais également des bagarres rangées, les chaises étant un moyen efficace (efficasse ?) pour convaincre l’Autre de la justesse de vos opinons.
Avec des chaises, on peut s’adonner à plusieurs exercices, parfois simples et faciles, comme celui de pratiquer la politique de la chaise vide (voyez à ce propos les absents du Dialogue national !), et parfois plus complexes et difficiles, comme le fait de s’asseoir entre deux chaises. Mais il faut bien avouer que certains le font très brillamment et ne perdent jamais leur équilibre (cherchez vous-mêmes des exemples !).
Avec des chaises, on peut également pratiquer plusieurs jeux forts amusants, dont le plus connu consiste à mettre à la disposition des enfants un nombre de chaises inférieur au nombre des joueurs et leur demander, au signal, d’accourir occuper les chaises.
Sera déclaré éliminé celui qui n’arrivera pas à avoir un siège. D’élimination en élimination, le jeu continuera, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que deux joueurs pour une chaise (cela ne vous rappelle-t-il pas l’élection présidentielle, par hasard ?).
Voilà donc un bon entraînement pour nos enfants à la course des chaises que leur proposera la vie un peu plus tard !
Adel LAHMAR
