Les députés alertent sur les failles de la Société des Viandes avant l’Aïd : dettes, gestion opaque, risques sanitaires et précarité du personnel.
À l’approche de l’Aïd el-Idha, une délégation parlementaire a effectué une visite critique à la Société Ellouhoum. Les députés de la commission Industrie, Commerce et Énergie ont voulu évaluer les préparatifs logistiques et sanitaires pour répondre à la forte demande saisonnière.
Reçus par le directeur délégué de l’entreprise, ils ont assisté à une présentation sur le rôle stratégique de la société : régulation du marché des viandes rouges et gestion des abattoirs, rapporte la radio nationale. Ce dernier a évoqué la location d’espaces commerciaux et de chambres froides pour améliorer les revenus.
Cependant, les parlementaires ont découvert de nombreuses failles. La société croule sous les dettes contractées auprès de la BNA depuis l’échec de l’importation de moutons en 2012. En parallèle, des acteurs informels perturbent la chaîne de distribution.
La visite a mis en lumière des usages illégaux des locaux d’élevage, utilisées comme points de vente, ainsi qu’une station d’épuration à l’arrêt depuis 2017, causant stagnation d’eaux usées et risques sanitaires pour les riverains.
Des employés ont aussi exprimé leur frustration face à la précarité de leurs contrats et l’instabilité administrative.
Les députés ont plaidé pour une restructuration en profondeur, combinant aides fiscales (déjà prévues dans les LF 2024-2025), modernisation des abattoirs et valorisation des déchets. Une réforme intersectorielle incluant alimentation animale et production laitière est préconisée.