Plusieurs députés ont réclamé, mercredi 7 décembre, la démission de la présidence de l’Instance « Vérité et Dignité », Sihem Ben Sedrine qui, selon eux, est « responsable du dérapage du processus de la justice transitionnelle », rapporte l’Agence TAP.
Lors de la discussion, en plénière, du projet de budget de l’Instance, les députés ont regretté que « l’Instance demeure hors de contrôle ». Selon eux, l’Assemblée nationale constituante (ANC) avait conféré à l’IVD une immunité parlementaire, ce qui explique l’attitude arrogante de la présidente de l’Instance.
« Sihem Ben Sedrine est subjective et a échoué à être une personnalité consensuelle », ont-ils lancé.
Tout en regrettant de voir l’IVD se transformer en un instrument de règlement de comptes politiques, certains députés comme Mustapha Ben Ahmed (Al-Horra) ont critiqué le non-respect par la présidente de l’Instance des décisions du Tribunal administratif.
Appels à la démission de Sihem Ben Sedrine
D’autres ont estimé que la position des Tunisiens vis-à-vis de la justice transitionnelle a été significativement ébranlée par la présence de Ben Sedrine à la tête de l’IVD. Quant au député Walid Jalled (Al-Horra), il a demandé à la présidente de l’IVD de démissionner pour sauver le processus de la justice transitionnelle.
Le député du Front populaire, Adnène Hajji a affirmé que l’IVD n’est pas hors de contrôle et que l’on doit être au courant de tout ce qui ce passe au sein de l’Instance.
D’après la députée Hajer Bescheikh (Afek Tounes), le dossier de l’IVD doit être soumis à la Cour des comptes. Elle a également estimé indispensable de ne pas exploiter les victimes du passé pour diviser l’opinion publique.
D’autres députés ont toutefois estimé que l’IVD est indépendante et que Sihem Ben Sedrine joue un rôle clé dans le processus de la justice transitionnelle.
Le projet de budget de l’IVD adopté
Par ailleurs, l’Assemblée des représentants du peuple a adopté le projet de budget de l’Instance Vérité et Dignité pour l’année 2017, avec 121 voix pour, 28 contre et 21 abstentions.
Le budget alloué à l’IVD, pour l’exercice 2017, s’élève à 10,9 millions de dinars. L’instance réclame, quant à elle, une enveloppe de 27 millions de dinars.