La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme auprès du tribunal de première instance de Tunis a rendu, ce mardi, son verdict très attendu dans l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État 2 », prononçant des peines allant de 12 à 35 ans de prison à l’encontre de plusieurs figures politiques et sécuritaires.
Parmi les accusés en détention, Mehrez Zouari, Abdelkarim Laabidi, Habib Ellouze, Kamel Bedoui, Fethi Beldi et Rayen Hamzaoui, tous jugés à distance depuis leur cellule, ont été condamnés à 12 ans de prison ferme.
Le chef historique du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui a refusé de comparaître en boycottant les juridictions et les juges d’instruction, a écopé de 14 ans de prison.
Les accusés en fuite, jugés par contumace, ont quant à eux été condamnés à 35 ans de prison, la peine la plus lourde. Figurent parmi eux Nadia Akacha (ancienne cheffe du cabinet présidentiel), Mouadh Ghannouchi, Chahrazed Akacha, Kamal Guizani, Lotfi Zitoun, Maher Zid, Mustapha Khedher, Adel Daadaa, Abdelkader Ben Farhat et Rafik Abdessalem.
Ils ont tous été poursuivis pour atteinte présumée à la sécurité de l’État ; formation d’une organisation ou d’une entente en lien avec des actes terroristes ; incitation à commettre un homicide ou des actes de violence ; le recrutement et l’entraînement de personnes à des fins terroristes.
À noter que l’ancien chef du gouvernement Youssef Chahed, également concerné par cette affaire, n’a pas été jugé à ce stade. Il a introduit un pourvoi en cassation contre la décision de renvoi devant la chambre criminelle, et attend l’issue de ce recours.