Suite aux arrestations d’hommes d’affaires liés à la famille Ben Ali, la possibilité d’une série de libérations sous caution se profile. La question clé est de savoir à quels montants s’élèveront ces cautions ?
Les interrogations des Tunisiens concernent notamment la transparence du processus judiciaire et son impact sur la scène politique et économique tunisienne.
Rappelons que la vague d’arrestations qui a ciblé des hommes d’affaires, dont des proches de la famille Ben Ali, a ouvert la voie à une nouvelle phase judiciaire caractérisée par des libérations sous cautions aux proportions financières considérables. Cependant, la question est de savoir quels sont les critères justifiant ces cautions, souvent chiffrées en millions de dinars ?
Le dernier épisode en date remonte à hier, mercredi 20 décembre 2023, lorsque le juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis, a rendu une décision qui fait jaser.
Il a ordonné la libération d’Abderrahim Zouari sous condition du paiement d’une caution colossale de 18 millions de dinars. Les charges qui pèsent contre l’ancien ministre de Ben Ali sont liées à des suspicions d’exploitation d’un agent public de sa fonction dans le but de tirer un bénéfice personnel et de nuire à l’administration.
Abderrahim Zouari, tout comme Marouane Mabrouk, ont été placé en garde à vue le 7 novembre dernier, une date particulièrement symbolique coïncidant avec l’anniversaire du coup d’État de Ben Ali en 1987.
Marouane Mabrouk, dont les entreprises opèrent dans divers secteurs, notamment Orange Tunisie, a été qualifié de « l’homme aux 3000 milliards » par l’une des magistrates de la Commission nationale de conciliation pénale, comme cela a été cité par Jeune Afrique.
Cette dénomination étonnante témoigne des montants astronomiques en jeu et a suscité des débats quant à la confusion entre millions et milliards.
Au sein de la Commission nationale de conciliation pénale, une décision intrigante aurait été prise en faveur de Marouane Mabrouk. La demande initiale de 800 millions de dinars aurait été ramenée de manière significative à 300 millions de dinars.
Cette révision abrupte soulève des questions sur la transparence du processus et sur les critères pris en compte pour fixer de tels montants.
La remise en liberté de Marouane Mabrouk, si elle devait être effectuée moyennant une caution en millions de dinars, mettrait en lumière les enjeux financiers considérables qui entourent les procédures judiciaires actuelles.