En attendant les résultats définitifs des élections législatives de 2019, les résultats annoncés par les différents bureaux de sondages d’opinion font croire que la prochaine assemblée des représentants du peuple sera quasi-ingouvernable.
En effet, à l’issue de ce scrutin législatif, aucune majorité parlementaire n’a émergé, pire encore nous assistons à la formation de deux forces parlementaires totalement opposées, qui, durant la campagne électorale n’ont cessé de s’échanger les accusations et même les insultes, celles d’Ennahdha et de Qalb Tounes.
Tous deux ont clamé leur victoire, le parti islamiste Ennahdha et le parti de Nabil Karoui, finaliste emprisonné de la présidentielle, étaient au coude à coude, mais c’est finalement Ennahdha qui a remporte cette course avec plus de 40 sièges, contre 35 pour le parti Qalb Tounes.
A l’exception de ces deux blocs parlementaires assez considérables, les choix électoraux des Tunisiens ont fait émerger des ilots parlementaires, voire un archipel parlementaire multicolore : des RCDistes, des représentants de la famille centriste, des populistes, des révolutionnaires… dont le rassemblement est impossible.
A ceci s’ajoute bien évidemment des listes indépendantes dont l’appartenance politique est loin d’être connue, le tourisme parlementaire va encore frapper !
Le pire scénario
Si ces sondages se confirment, la nouvelle Assemblée s’annonce morcelée, effritée et dispersée, dont les coalitions pour parvenir à une majorité de 109 sièges sont impossibles à moins d’observer des rapprochements contre nature comme ce fût le cas en 2014 lorsque les deux lignes parallèles d’Ennahdha et de Nidaa se sont rencontrées.
Le prie scénario de voir une assemblée ingouvernable, incapable de faire émerger une majorité parlementaire pour former notamment le gouvernement et faire passer des lois, donc diriger et prendre les commandes du pays se concrétise.
Car en effet, quel que soit le gagnant, il lui sera difficile de rassembler une majorité de 109 sièges, nécessaire pour accorder la confiance à la prochaine formation gouvernementale.
En tous cas, le pire scénario qu’on pourra imaginer pour la Tunisie, c’est l’échec du parti vainqueur aux Législatives, vraisemblablement Ennahdha, à former un nouveau gouvernement. Dans ce cas, le nouveau président de la République pourrait même dissoudre le parlement et appeler à de nouvelles élections législatives.