Entre le 1er janvier et le 10 juillet 2025, 598 personnes ont perdu la vie sur les routes tunisiennes, selon les chiffres publiés dimanche par l’Observatoire national de la sécurité routière. Ce chiffre marque une hausse inquiétante de la mortalité, malgré une baisse du nombre total d’accidents. Les principales causes restent liées au comportement humain, notamment l’inattention et la vitesse.
Une mortalité en hausse de 9,93%
Le dernier rapport de l’Observatoire national de la sécurité routière révèle que 598 décès ont été enregistrés depuis le début de l’année, contre 544 à la même période en 2024, soit une hausse de 9,93%.
En parallèle, le nombre total d’accidents a chuté de 16,14%, passant de 3066 à 2571. Les blessés sont également moins nombreux, avec 3390 cas recensés en 2025, contre 4105 un an plus tôt, ce qui représente une baisse de 17,42%.
L’inattention et la distraction au volant sont à l’origine de 40,3% des accidents, suivies par la vitesse excessive (15,3%) et le non-respect de la priorité (9%).
Appels à une révision des sanctions
Le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, a présenté ce lundi un plan national intégré de sécurité routière visant à réduire de 50% les accidents de la route d’ici 2034. Ce plan, dévoilé lors d’une session au Conseil National des Régions et des Districts, sera mis en œuvre en trois étapes : -10% d’ici 2027, -25% d’ici 2030, puis -50% à l’horizon 2034.
La stratégie repose sur le traitement des causes principales des accidents, une réforme législative, et une application plus rigoureuse des lois. Elle prévoit aussi des campagnes de terrain ciblées, l’élargissement du réseau de radars, la numérisation des systèmes et une analyse approfondie des données statistiques.
Par ailleurs des appels à durcir les contrôles routiers commencent à émerger dans les milieux associatifs spécialisés dans la sécurité routière. Plusieurs observateurs demandent également une révision des sanctions et une meilleure éducation routière, en particulier chez les jeunes conducteurs.
Vers un renforcement des campagnes de sensibilisation ?
La Tunisie connaît depuis plusieurs années une situation préoccupante en matière de sécurité routière. En 2024 déjà, les chiffres de la mortalité étaient jugés alarmants avec 544 morts à mi-juillet. Malgré des campagnes de sensibilisation ponctuelles, les comportements à risque restent largement répandus sur les routes.
Dans ses précédents rapports, l’Observatoire avait souligné l’impact des infrastructures dégradées et de la faible application du code de la route sur l’insécurité routière.