Le million de dollars, montant d’un don chinois destiné au ministère des Affaires étrangères aurait été déposé sur un compte appartenant à l’ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem ? C’est là, un nouvel élément qui vient s’ajouter à l’affaire du «SheratonGate» !
D’après les minutes des interrogatoires menés dans le cadre de cette affaire, le trésorier général de Tunisie aurait révélé, selon des fuites obtenues par Assabah News, que ce don chinois n’aurait pas été déposé sur un compte courant de la Trésorerie générale, mais sur un autre compte de la STB ouvert au nom du ministre des Affaires étrangères.
Le 19 octobre dernier, le cabinet du ministre des Finances, demande au Trésorier général de vérifier si le virement a été versé sur le compte BCT de la Trésorerie générale de la Tunisie. Le trésorier mène alors son enquête et aurait découvert que le million de dollars «chinois» a été versé sur un compte ouvert à la STB au nom du gendre de Rached Ghannouchi, selon Assabah News. Ce qui est contraire aux procédures en vigueur dans le cadre de ces opérations d’«encaissement» de dons étrangers.
Autre élément qui vient se greffer en défaveur de l’ancien ministre, le témoignage du représentant légal de l’hôtel Sheraton. Ce dernier aurait révélé au juge d’instruction que les 13, 14 et 17 janvier, aucune délégation étrangère, à titre officiel, n’a été enregistrée à l’hôtel pour les besoins d’une réunion ou d’une rencontre officielle, comme l’a déclaré le ministre pour «légitimer» ses séjours au Sheraton.
L’affaire rebondit donc à nouveau en attendant que ces éléments soient avérés. Rafik Abdessalem, confronté à la journaliste Olfa Riahi, qui est à l’origine de cette affaire pour l’avoir dévoilé, est désormais l’objet de suspicions qui se font de plus en plus pressantes, en attendant bien-sûr qu’elles soient prouvées !
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MISE A JOUR : L’avocat de Rafik Abdessalem, Bechir Chebbi, a indiqué, lundi 3 juin sur les ondes de la radio Shems FM «qu’il a la preuve que l’argent versé par la Chine n’a pas été détourné par son client pour atterrir sur son compte personnel, comme l’ont rapporté plusieurs médias». «Le montant en question est bien allé sur le compte du ministère des Affaires étrangères, comme le prouve d’après l’avocat un document de la STB en date du 31 décembre 2012 comportant le numéro du compte et la somme (1.617 million de dinars)».
Bechir Chebbi affirme que l’affaire, qui a suscité une polémique et fait couler beaucoup d’encre, a pris un tournant politique. Il reproche en outre au groupe des 25 avocats de s’intéresser à l’ex-ministre des Affaires étrangères après avoir quelque peu disparu de la circulation, et de ne pas d’attaquer aux corrompus».