[pull_quote_right] »Aujourd’hui, la bataille n’est pas une bataille entre islamistes et non islamistes. La bataille est entre l’ancien système qui est en train de revenir et le nouveau système », a estimé Moncef Marzouki lors d’une interview sur France 24, hier, mardi 25 novembre.[/pull_quote_right]
[quote_box_left]L’ancien régime est revenu avec sa machine, la machine RCD : ses techniques, ses habitudes, son langage, son discours, sa façon de voir le problème, a déclaré le candidat au second tour des présidentielles Moncef Marzouki.[/quote_box_left]
Contrairement à ce que font circuler les médias, la bataille en Tunisie ne se base pas entre « laïcs » et « islamistes » mais plutôt entre ceux qui ont favorisé la politique corrompue de l’ancien régime et les autres partis aspirant vers la démocratie selon lui.
« Il y a les démocrates et les anti-démocrates », juge Moncef Marzouki, président de la République et adversaire de Béji Caid Essebsi lors du prochain second tour des présidentielles.
A six points d’écart de M. Essebsi- qui se revendique comme « le moderniste démocrate »-, suite au premier tour du 23 novembre, Marzouki refuse la classification habituelle entre « laïcs » et « islamistes », qu’il estime être « un logiciel faux » l’assimilant au « système Ben Ali » :
« Dans les démocrates, vous avez des islamistes démocrates, et vous avez des laïcs démocrates. Et de l’autre côté, vous avez l’ancien régime. »
« C’est triste d’amener le niveau politique à ce niveau », a regretté Marzouki en réponse à l’affirmation de Béji Caïd Essebsi, qui avait déclaré dans une interview à la radio RMC le 24 novembre que « ceux qui ont voté pour M. Marzouki sont les islamistes. […] Nous avons aussi avec lui des salafistes jihadistes ».
[quote_box_center] »Traiter un million cent mille Tunisiens d’islamistes, de salafistes, de terroristes, n’est pas digne d’un homme qui prétend rassembler les Tunisiens. […] C’est non seulement un mensonge, parce que c’est totalement faux, mais c’est une insulte au peuple tunisien, » a-t-il répondu. [/quote_box_center]
Reconnaissant la présence de « certains salafistes » lors de ses meetings de campagne, Moncef Marzouki, tout en dénonçant « une utilisation de certaines images », assume : « Après tout, oui, moi mon travail, c’est de gagner les salafistes à la démocratie […], les sortir de la tentation terroriste. […] Et je me félicite de tout salafiste qui viendrait me rejoindre parce que c’est quelqu’un que j’ai arraché à la tentation de la violence. »
Pour Moncef Marzouki, Béji Caïd Essebsi, « par son discours réducteur », « est en train de pousser vers la violence, […] à la division ».
À propos du refus de Béji Caïd Essebsi d’un duel avec lui, Moncef Marzouki estime que « cela montre bien que sa conception de la démocratie est quelque peu vacillante ». « Ça a toujours été un homme de l’autocratie », lance-t-il.