Un clip-vidéo mettant en scène la chanson du rappeur Weld El 15 de son vrai nom Alaa Yaâkoubi, a provoqué la fureur du ministère de l’Intérieur. La chanson «El Boulissya kleb» («les policiers sont des chiens»; voir vidéo en bas de page) n’ayant pas été à leur goût, le Procureur de la République de Ben Arous a été saisi et ce dernier a décidé d’engager des poursuites à l’encontre des auteurs de cette vidéo, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur.
D’après ce communiqué, huit personnes ont été identifiées après la diffusion sur Youtube du clip. Deux ont été arrêtées, dimanche alors que Weld El 15 et cinq autres personnes sont recherchées par la police.
Les deux personnes arrêtées sont une jeune femme (le mannequin ayant participé au clip) et le cadreur. Ils sont actuellement en état d’arrestation après avoir été déférés devant le tribunal de première instance de Ben Arous et en attendant leur jugement.
Ce que reproche le ministère de l’Intérieur aux auteurs de ce clip et de la chanson qui l’accompagne ce sont les insultes, diffamations et menaces envers les forces de l’ordre et les magistrats, qui sont passibles de peines pénales.
Reste que sur les réseaux sociaux, ces arrestations n’ont pas plu. Elles ont même provoqué de nombreuses réactions contre ces poursuites et ces arrestations. La polémique enfle depuis et les internautes prennent le parti du rappeur et expriment leur indignation face à des actes jugés contraires à la liberté d’expression.
Le rappeur, quant à lui, s’indigne au plus haut point face à cette réaction démesurée. Il l’exprime dans une interview publiée sur Nawaat dans laquelle il affirme qu’il n’a fait que s’adresser à la police dans le langage qu’elle utilise habituellement avec les jeunes notamment.
Par ailleurs, il s’insurge contre l’arrestation de Sabrine, le mannequin parce qu’elle n’était pas au courant du sujet du clip, dit-il. Weld El 15 s’indigne contre cette liberté d’expression qui n’existe pas, selon lui et n’a pas l’intention de se rendre.