L’indépendance de la Banque Centrale de Tunisie est déjà au cœur de la tourmente. Les récentes déclarations du président de la République Kais Saied laissent penser à un nouveau sort pour la banque des banques.
Hier lors de sa visite à la BCT, Kais Saied a évoqué la question de son indépendance ou son autonomie par rapport à l’Etat tunisien.
« Il n’existe aucune institution publique indépendante de l’Etat », a-t-il insisté lors de sa rencontre avec le chef du gouvernement. Selon ses dires, l’indépendance des politiques monétaire de la BCT est au sein de l’Etat. Et d’ajouter que la question de son autonomie intervient comme une réponse aux diktats extérieurs visant l’implosion de l’Etat.
Depuis plusieurs mois, l’indépendance de la Banque Centrale ne fait plus l’unanimité. Cependant, pour certains experts la politisation de l’action de la banque des banques risque de provoquer des crises financières.
Pourtant, l’ancien ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Saïed, avait nié toute intention du gouvernement tunisien de changer les statuts de la Banque centrale de Tunisie ou de limiter ou altérer son indépendance.
Dernièrement, le gouvernement a sollicité un financement direct de son déficit par la BCT. D’ailleurs, la séance plénière consacrée à l’examen du projet amendant la loi de la BCT relatif au financement du Trésor public, a été fixée pour ce mardi 6 février 2024.
Cet amendement, permettra à la Banque centrale à accorder exceptionnellement des facilités au trésor public de l’Etat à hauteur d’un montant net d’une valeur de 7000 millions de dinars remboursé sur dix ans avec une période de grâce et sans intérêts.