L’archipel des Canaries se retrouve au centre de tensions géopolitiques croissantes suite à une concession accordée par le Maroc à l’entreprise israélienne NewMed Energy. Cette autorisation d’exploration d’hydrocarbures au large du Sahara occidental, à proximité immédiate de l’archipel espagnol, a provoqué une vive contestation locale.
Le Cabildo de Gran Canaria a adopté en mars 2025 une motion rejetant catégoriquement cette opération qu’il qualifie de « contraire à la légalité internationale ». Les autorités canariennes rappellent que le Sahara occidental demeure un territoire en attente de décolonisation sous l’égide des Nations Unies, rendant l’exploitation de ses ressources par le Maroc problématique au regard du droit international.
La présidente du Cabildo de Fuerteventura, Lola García, a souligné les dangers environnementaux de cette exploitation pétrolière prévue à seulement 215 kilomètres des côtes, menaçant un écosystème marin déjà fragilisé par le changement climatique.
Cette situation s’inscrit dans un contexte international complexe. Les États-Unis ont montré leur soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, tandis que le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares a défendu la position marocaine comme « la base la plus sérieuse et crédible » pour résoudre le conflit.
Au-delà des hydrocarbures, les fonds marins autour des Canaries, riches en terres rares et métaux stratégiques, attisent les convoitises internationales, notamment celles des États-Unis engagés dans une compétition mondiale avec la Chine pour ces ressources critiques.
Les autorités canariennes dénoncent leur exclusion des discussions stratégiques concernant les limites maritimes et la gestion des ressources naturelles. Elles appellent l’Espagne et l’Union européenne à une réponse ferme pour défendre le droit international, protéger l’environnement marin des îles et garantir que l’archipel ne soit plus relégué au rang de simple spectateur face à ce remodelage géopolitique qui menace son avenir.