L’affaire du passeport spécial accordé au député Seifeddine Makhlouf fait toujours polémique. Alors que le ministère de l’Intérieur a affirmé avoir délivré ce passeport sous demande officielle du Parlement, la présidence de l’Assemblée des Représentants du Peuple a donné hier mardi sa versions des faits.
En effet, dans un communiqué rendu public l’ARP, l’institutuion législative explique que le député en question a bénéficié de ce passeport puisqu’il était en mission parlementaire à l’étranger.
« Seif Eddine Makhlouf a été invité, en tant que président de la commission parlementaire des martyrs de la révolution, par l’association tunisienne des victimes de la torture à Genève », rappelle l’ARP.
Toujours selon la présidence de l’ARP, cette décision d’accorder un passeport spécial à Makhlouf ne nécessite pas l’accord du bureau de l’assemblée puisque l’association a pris en charge tous les frais de cette mission.
Régissant à ce communiqué, plusieurs députés ont remis en question la version présentée par l’ARP. Le député Yassine Ayari a affirmé dans ce sens que l’ARP ne peut demander d’accorder un passeport spécial à chaque député qui part dans des missions à l’étranger. Ces missions doivent être strictement en rapport avec le travail parlementaire a-t-il rappelé.
En effet, Makhlouf n’était pas en mission officielle à l’étranger, mais il avait été simplement invité à prendre part aux travaux d’une association dans le cadre des activités de la société civile.
On rappellera que le bloc du Parti Destourien Libre a adressé une correspondance au président du Parlement Rached Ghannouchi, pour demander des éclaircissements concernant ce sujet.
Le parti affirme que cette décision n’a pas été présentée au bureau de l’ARP comme l’exige le règlement intérieur du Parlement. Le PDL menace dans ce sens de recourir à la justice pour déterminer les responsabilités dans cette affaire.
Le ministère de l’Intérieur a tenu à clarifier l’affaire du passeport spécial accordé au député Seifeddine Makhlouf.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 29 décembre 2020, le ministère a démenti avoir accordé un passeport diplomatique à l’élu, expliquant que le passeport que Makhlouf a récemment reçu est un passeport spécial délivré dans le but d’accomplir une mission officielle à l’étranger sur la base d’un ordre de mission délivré par la direction concernée.
Et d’ajouter que les services de la police des frontières du ministère de l’Intérieur sont chargés de retirer ce passeport à l’intéressé dès son retour sur le territoire tunisien.