Le projet du passeport et de la carte d’identité nationale biométriques fait actuellement polémique en raison de la question des données personnelles.
Le président de l’Instance nationale de protection des données personnelles (INPDP) Chawki Gaddes a, dans ce sens, confirmé les craintes relatives à la protection des données personnelles et à des failles sécuritaires.
Intervenant ce jeudi 17 mars 2022, à une journée dédiée à cette question et organisée par I WATCH, le responsable a affirmé qu’il existe bel et bien un danger et des risques pour ce qui est de la mise en place de ce nouveau système.
Pour lui, il est inacceptable de constituer une base de données collective notamment au vu du choix du ministère permettant la lecture à distance de ces données. « Ces choix vont à l’encontre des principes des Etats démocratiques », a-t-il lancé.
Chawki Gaddes a indiqué que l’INPDP soutient ce projet de CIN biométrique comme étant le seul moyen de développer l’administration électronique, mais des réserves subsistent.
Il y a quelques jours il avait expliqué que ce système pourrait faire l’objet d’un vol de données personnelles à l’étranger en raison de l’existence d’un système d’information unifié, qui affecterait, par conséquent, la souveraineté nationale.
Le ministère de l’Intérieur a annoncé, le 17 janvier dernier, avoir organisé de nombreuses sessions de travail pour accélérer la mise en place du passeport et de la CIN biométriques dans le but d’acquérir les différents équipements pour mettre en place ce système d’identité nationale dans le cadre de la numérisation des différentes procédures moyennant un budget supplémentaire alloué.
Le projet de loi organique concernant le changement de la carte d’identité nationale a été validé en juillet 2016 par un conseil des ministres. Cette dernière ne contiendra ni le métier ni l’empreinte de la personne pour éviter tout risque d’inégalité entre les citoyens. Ces cartes d’identité nationales intelligentes se baseront sur un identifiant unique pour chaque citoyen.