Un projet de correspondance du gouvernement tunisien à l’adresse du Fonds Monétaire International a été dévoilé ce matin par la radio Shems FM. Jusque-là rien de bien extraordinaire, sauf que ce projet contient des chiffres que le peuple tunisien ignore.
En effet, les chiffres économiques communiqués au FMI sont moins éloquent que ceux dont le gouvernement se targue devant l’opinion publique tunisienne.
A titre d’exemple, le taux de croissance qu’on croyait être à 3,6%, se révèle être plutôt de l’ordre de 3,2%, aussi le déficit budgétaire se révèle être beaucoup plus important que les 5,9% que le gouvernement a communiqué, le projet de correspondance parle lui de 8% de déficit budgétaire.
Dans une vaine tentative de minimiser cette bourde, le ministre des Finances, Elyes Fakhfakh, explique sur les ondes de Shems FM, sans convaincre pour autant, que le gouvernement n’a rien à cacher et que cette correspondance n’est qu’un projet dont les chiffres ne sont pas encore actualisés.
Cette correspondance vise à obtenir des facilités de financement pour la Tunisie de la part du FMI de l’ordre de 2,7 Milliards de DT, selon Dr Ezzedine Saidane, expert économique, intervenant également sur Shems FM. Ce recours au FMI est une première pour la Tunisie depuis 1986, ce qui reflète encore plus la gravité de la situation économique tunisienne et la difficulté du gouvernement à obtenir des fonds sur le circuit traditionnel des marchés financiers.
Le gouvernement Tunisien ne peut se permettre de tromper le FMI avec des faux-chiffres sous peine de perdre tout soutien et toute crédibilité mais ne se gêne pas d’induire en erreur l’opinion publique quant à la fragilité de la santé économique du pays.