Dans quel contexte le Chef du gouvernement Youssef Chahed se rend-il en France à partir de demain, mercredi 9 novembre ? En effet, il entreprend une visite officielle de deux (du 9 au 11) dans l’optique de la conférence internationale sur l’investissement, Tunisia 2020.
Ce mardi 8 novembre, l’Ambassadeur de France à Tunis, Olivier Poivre d’Arvor a apporté quelques éléments de réponses tout en réitérant le soutien indéfectible de la France à la Tunisie. »On peut toujours chercher la petite bête,
nous ne la trouvons pas… »
[pull_quote_center] »Cette visite, côté français, c’est la reconnaissance d’un acte politique, d’un gouvernement d’union nationale, de l’Accord de Carthage… La France est admirative face à ce qui a été réalisé par la Tunisie, passant d’un système autoritaire à un système démocratique… On peut toujours chercher la petite bête, nous ne la trouvons pas et ce qui a été réalisé par la Tunisie en un temps si court est exceptionnel », a indiqué M. Olivier Poivre d’Arvor.[/pull_quote_center]
Il a précisé que la visite de Youssef Chahed à Paris lui permettra de rencontrer des responsables économiques, le ministre des Affaires étrangères français et surtout d’avoir des entretiens avec le président de la République, le Premier ministre, le président du Sénat et celui de l’Assemblée Nationale.
« Qu’est-ce que la Tunisie attend de la France ? »
En France, Youssef Chahed ira donc plaider la « cause » de la Tunisie à la veille de la conférence Tunisia 2020, parrainée, comme on le sait, par la France, le Canada et le Qatar. Ce sera une réunion de travail au cours de laquelle il s’agira de préparer Tunisia 2020. « Qu’est-ce que la Tunisie attend de la France ? » Youssef Chahed devra répondre à cette question aux officiels français.
Dans cette optique, l’objectif principal de cette visite est d’attirer plus d’investisseurs et l’Ambassadeur de France à Tunis insiste sur certains points comme la lutte contre la corruption, la lutte contre le marché parallèle ou les réformes du code d’investissement. « C’est indispensable », a-t-il lancé rappelant que le travail effectué sur le plan sécuritaire est incontestable.
Il a rappelé que la France s’est engagée auprès de la Tunisie pour 1 milliard d’euros sur 5 ans (2016-2020) essentiellement à travers l’Agence Française de Développement (AFD) et que Paris soutient Tunis auprès des bailleurs de fonds internationaux (FMI-BM)
Décentralisation
Olivier Poivre d’Arvor a donc réitéré le soutien de la France à la transition démocratique en Tunisie : « On devrait accompagner le mouvement de décentralisation qui va avoir lieu en Tunisie », a-t-il lancé.
Cette réforme de l’Etat et de son administration à travers une décentralisation constitue un des trois nouveaux axes de l’AFD en Tunisie, pays avec lequel elle a les plus gros engagements. Un deuxième axe concernera la vie durable, les changements climatiques et le transport urbain. Un troisième axe visera le capital humain, l’emploi, la formation et la jeunesse.
« Cette démocratie, c’est un terrain formidable pour investir »
[pull_quote_center]L’Ambassadeur de France en Tunisie n’a pas manqué de souligner l’optimisme de la France dans le constat : « Nous sommes très optimistes… Ce n’était pas le cas il y a un an. Aujourd’hui, tout ça peut paraître timide, mais ça va venir », a-t-il déclaré, refusant, au passage, la notion de Plan Marshall appliqué à la Tunisie et estimant que « la démocratie en Tunisie, est un terrain formidable pour investir » à condition de créer un environnement d’affaires.[/pull_quote_center]
Cela passe obligatoirement par une stabilité politique relative, une stabilité sécuritaire ainsi que la lutte contre la corruption et le marché informel.