Depuis le début de l’été 2025, les alertes se multiplient sur l’ensemble du littoral méditerranéen : les méduses, en particulier la Pelagia noctiluca, également connue sous le nom de méduse mauve, prolifèrent massivement. Des plages de la Côte d’Azur à celles de la Turquie, en passant par les Baléares ou la Grèce, les signalements se multiplient. Et la Tunisie n’est pas épargnée.
Sur les réseaux sociaux tunisiens et dans certaines zones côtières comme Hammamet, Kelibia ou Mahdia, plusieurs baigneurs ont rapporté la présence visible, parfois abondante, de méduses dès le mois de juin. « On n’avait jamais vu autant de méduses à cette période de l’année », témoigne un habitué de la plage de Gammarth. Une présence perçue comme précoce, qui alimente des inquiétudes, notamment pour la sécurité des enfants et des touristes.
Un phénomène en pleine expansion en Méditerranée
D’après le réseau d’observation Meduseo, spécialisé dans le suivi en temps réel de ces créatures marines, l’arrivée des méduses en Méditerranée occidentale a été plus précoce et plus dense que les années précédentes. En Méditerranée orientale, la situation est encore plus préoccupante : la méduse invasive Rhopilema nomadica, originaire de la mer Rouge, a été observée dès février 2025 sur les côtes turques et israéliennes, entraînant parfois la fermeture de plages.
Cette prolifération des méduses n’est pas un hasard. Les spécialistes évoquent plusieurs facteurs convergents :
- Le réchauffement des eaux, favorisé par le dérèglement climatique, crée un environnement idéal pour la reproduction des méduses.
- La surpêche réduit le nombre de leurs prédateurs naturels, comme les thons ou les tortues.
- La pollution, notamment les eaux riches en nutriments (engrais, rejets domestiques), stimule la croissance du plancton dont se nourrissent les méduses.
Autrement dit, l’activité humaine joue un rôle central dans ce déséquilibre écologique.
Quelles conséquences pour la Tunisie ?
Outre le risque de piqûres douloureuses, la présence massive de méduses peut impacter le tourisme balnéaire, déjà fragilisé par d’autres facteurs, et poser des problèmes à la pêche artisanale, lorsque les filets sont encombrés de méduses. Si les épisodes restent pour l’instant modérés en Tunisie, les scientifiques appellent à mieux surveiller la situation et à sensibiliser les citoyens.