L’avocat Fethi Laâyouni qui s’est spécialisé dans les affaires politiques après les élections du 23 octobre, a été, en cette soirée du vendredi 21 décembre 2012, l’invité de l’émission « Espace Libre » présentée sur Hannibal TV par Faouzi Jerad.
Parmi les questions posées, le journaliste lui a demandé son point de vue concernant la demande de dissolution des ligues de protection de la Révolution, formulée par l’opposition, l’UGTT et la plupart des organisations non gouvernementales, qui militent dans le domaine des libertés et des droits de l’homme.
Selon Me Laâyouni, les accusations portées contre ces ligues doivent être prouvées par la justice, la seule habilitée à délimiter les responsabilités et à prononcer leur dissolution. Il a toutefois ajouté qu’au cas où l’enquête établirait la responsabilité de l’UGTT, la mesure de dissolution pourrait bien être prise à son encontre puisque la Centrale est soumise à la loi sur les associations qui leur interdit le recours à la violence.
A cet effet, Me Laâyouni estime que les événements du 4 décembre ont été provoqués par des membres de l’UGTT qui ont attaqué des citoyens, venus manifester pacifiquement devant le siège de la centrale syndicale.
Dans une allusion à la riposte des syndicalistes, il a indiqué que la sécurité des biens et des personnes est du ressort de la Police et que nul n’est autorisé à se faire justice soi-même ni à user de la violence sauf en cas de légitime défense. Implicitement, il reproche à la Centrale d’avoir réagi à l’assaut.
Concernant la situation des ligues de protection de la Révolution, il a affirmé que ces ligues, régulièrement constituées, veillent à la protection de la Révolution et comptent parmi leurs membres des intellectuels et des universitaires qui agissent dans le respect de la loi et des règles de conduite sociale. Il a catégoriquement nié le fait qu’elles représentent la milice du parti au pouvoir ou qu’elles soient à son service.
En d’autres termes, Me Laayouni écarte l’hypothèse selon laquelle ces ligues auraient été à l’origine des événements sanglants dont la place Mohamed Ali a été le théâtre, le jour de la commémoration du 60ème anniversaire de l’assassinat de Farthat Hached.
De la même manière qu’il plaide l’innocence des ligues de protection de la Révolution, il a tendance à rejeter la responsabilité de ces événements sur l’UGTT dont il n’exclut pas la dissolution au nom de la Justice et de l’égalité du traitement.
Dans le même registre, il s’est approprié l’initiative de dissolution du RCD en annonçant qu’il avait suggéré la démarche à Farhat Rajhi, ex-ministre de l’Intérieur. Pourquoi alors n’a-t-il pas pris en charge l’affaire puisqu’il en a été l’initiateur ? Sans que la question lui soit posée, il a précisé que Farhat Rajhi avait choisi de la confier à un autre avocat pour se faire pardonner suite à un vieil incident !