Après la nomination de Béji Caïd Essebsi à la tête du gouvernement, Abdesslem Jrad s’est empressé de qualifier cette nomination de précipitée. Il s’est indigné de ne pas avoir été préalablement consulté.
Aujourd’hui, sortant d’une réunion avec le nouveau premier ministre, le ton est tout autre. Dans l’interview accordée à Shems FM, Jrad dit qu’il sort d’une réunion très importante mais ne donne pas pour autant de détails.
Contacté par un confrère du journal Al-Akhbar, Abid Briki, secrétaire général adjoint à l’UGTT, quant à lui, affirme que Caïd Essebsi serait « positif » par rapport aux exigences de la centrale syndicale, présentées dans une liste de six points:
Dissolution des chambres des députés et des conseillers,
Création d’un conseil pour la protection de la révolution,
Contrôle sur le gouvernement et préparation d’une loi électorale,
Élections présidentielles et législatives sous surveillance de la magistrature et ce avant le mois de juillet,
Annonce du début des préparations pour une assemblée constituante,
Gouvernement technocrate à membres inéligibles pour les prochaines élections présidentielles.
Cependant, la question suivante se pose encore : Que s’est-t-il dit entre Jrad et Caïd Essebsi pour que le patron de l’UGTT change de position ?
La reconnaissance du parti islamiste Ennahdha risque d’affaiblir l’UGTT qui perdrait des membres actifs. Ces derniers, longtemps cachés sous la casquette syndicale, peuvent aujourd’hui exercer pleinement leur activité politique au sein d’un parti légalement reconnu.
Hier, le « conseil pour la protection de la révolution » a émis un communiqué de soutient à l’UGTT dans lequel les signataires s’indignent contre la propagande visant le syndicat.
Aujourd’hui, un rassemblement « Jrad Dégage » a réuni quelques milliers de personnes devant la Coupole d’El Menzah.
Samedi, devant le siège de l’UGTT, place Mohamed Ali à Tunis, aura lieu une manifestation qui a déjà plus de 16 000 participants confirmés sur Facebook. Son objectif : Faire dégager Abdesslem Jrad.