Lors d’un entretien accordé, hier matin, mardi 1er mars, à Express Fm, le secrétaire général de l’Union populaire républicaine (UPR), Lotfi M’raïhi a ouvertement accusé le ministre de la Santé publique, Saïd Aïdi, d’être un incompétent allant même jusqu’à affirmer qu’il préfère le traiter de tel pour ne pas avoir à dire qu’il est carrément corrompu, une sorte de non-dit qui résume le fond de la pensée de Lotfi M’raïhi, par ailleurs médecin pneumologue.
L’accusation ne s’arrête pas là, le secrétaire général de l’UPR, va jusqu’à évoquer des dossiers qui, selon ses dires, incriminent l’actuel ministre dans des affaires de corruption ayant trait, notamment, à la gestion des autorisations de commercialisation de médicaments accordées aux laboratoires pharmaceutiques.
Il parle, à ce propos, de 22 autorisations accordées à un laboratoire nouvellement crée alors que la loi n’en autorise que huit tout au plus, toujours selon M. M’raïhi. Il a, par ailleurs, martelé, une nouvelle fois, que « si ce ministre n ‘est pas corrompu, il est incompétent », non sans laisser apparaître le penchant qu’il a pour la première hypothèse.
La cerise sur le gâteau dûment servie par M. M’raïhi qui, dans la foulée de ses investigations « minutieuses » sur la corruption au ministère de la Santé publique, a oublié que la radio dans laquelle il se trouvait a vu le jour grâce au médecin particulier et conseiller très proche de Ben Ali, le Pr Mohamed Gueddiche et qu’elle est cofondée par le fils de ce dernier, sinon comment a-il lâché que Saïd Aïdi avait un conseiller très spécial, une sorte de « Mohamed Gueddiche » qui représente les lobbys auxquels le ministre était censé accorder des privilèges et des largesses ?
Une comparaison qui vaut tout son pesant de significations quand on connait le rôle de Mohamed Gueddiche au sein du régime de Ben Ali et l’octroi d’une radio à une telle personnalité traduit la place dont il jouissait dans le premier cercle des courtisans.
Le déchu, faut-il le rappeler, n’a autorisé que des radios commandées par les membres de sa famille (sa fille pour Shems) ou ses proches collaborateurs. Cela dit Lotfi M’raïhi ne semble pas avoir « pesé » ses mots et le podcast de l’entretien n’est pas, bizarrement, disponible sur le site d’Express FM jusqu’à la rédaction de cet article.
I.B.H.