Après la désignation de Mehdi Jomaa, le mouvement Ennahdha passe pour avoir perdu une main sur le pouvoir et le gouvernement qui guide véritablement la marche du pays. Mais Ennahdha peut-elle se contenter de ce partage ? D’après le quotidien Achourouk, Ennahdha penserait à placer son secrétaire général au Palais de Carthage, une manière de garder en quelque sorte le pouvoir.
Dans un article publié dans son édition de ce samedi 21 décembre 2013, Achourouk affirme que «des parties influentes au sein du mouvement Ennahdha pensent remplacer Moncef Marzouki par Hamadi Jebali en tant que président de la République provisoire».
Ces parties influentes se seraient mis en tête le fait que perdre le pouvoir de cette manière – la désignation de Mehdi Jomaa, un indépendant à la place d’Ali Laarayedh – ne peut être raccommodé qu’en plaçant un Nahdhaoui à la tête de l’Etat, et ce serait Hamadi Jebali, selon Achourouk.
L’autre explication serait en rapport avec le bilan très controversé de Moncef Marzouki en tant que président et qu’il serait temps de changer la donne et de stopper l’hémorragie des déclarations et autres décisions controversées, prises par le président. Il n’aurait d’ailleurs cessé de provoquer la colère des Nahdhaouis pour sa gestion calamiteuse des affaires de l’Etat.
Si Hamadi Jebali fait figure d’éventuel successeur à Moncef Marzouki au Palais de Carthage, un autre son de cloche au sein même d’Ennahdha serait opposé à une telle désignation qui pourrait perturber le Dialogue national.
Quoi qu’il en soit, l’Article 10 de la Loi provisoire régissant les pouvoirs publics ne permet pas de remplacer le président de la République dont l’élection est le fait exclusif des membres de l’ANC à la majorité absolue. Reste que l’Article 13 permet à cette même ANC de mettre fin à la mission du président !