En Tunisie, la liberté de la presse et de l’information est l’acquis le plus important de la révolution de 2011. Mais depuis les élections générales de 2019, elle est, plus que jamais, un enjeu politique, estime l’ONG Reporters Sans Frontières.
« Les parlementaires et les politiciens d’extrême droite n’hésitent plus à s’en prendre ouvertement aux acteurs des médias. D’une manière générale, le climat de travail des journalistes et des médias s’est nettement détérioré (…) et les violences envers les journalistes et les médias se sont multipliés », selon RSF.
Dans son dernier rapport, l’ONG classe ainsi la Tunisie à la 73ème place dans le classement mondial de la liberté de la presse 2021. La Tunisie a perdu une place avec « des motifs d’inquiétudes qui persistent » car évoluant dans « un environnement de plus en plus hostile ».
RSF estime, en effet que « la Tunisie, pourtant plutôt bien positionnée ces dernières années par rapport à ses voisins, perd une place au Classement 2021, en raison notamment de la montée du discours de haine contre les médias alimentés par les parlementaires d’extrême droite.
Depuis son élection en 2019, le chef de la coalition islamiste et populiste d’Al Karama, Seifeddine Makhlouf, s’en prend régulièrement aux journalistes en les agressant verbalement dans l’enceinte même de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et sur les réseaux sociaux, en les traitant de “médias de la honte”, de “menteurs” ou encore de “canailles voulant détruire le pays et la révolution”.