Samedi, sur l’«Avenue des Manifestations», c’est-à-dire l’avenue Habib Bourguiba, les Imams de nos multiples mosquées se sont rassemblés pour une manifestation pacifique, sans slogans spécifiques, mais juste une revendication pour que le ministère de l’Intérieur n’ait plus aucun droit de regard sur leurs activités, essentiellement leurs prêches du vendredi.
Les protestataires jugent que ledit ministère a malmené cette corporation avec ses censures et son interventionnisme sur des sujets de culte sacrés, transformant les chaires de prédication en tribunes d’ovation et de soutien aux dictateurs et aux oppresseurs, les obligeant à louer les «vertus» et les œuvres bienfaitrices du président déchu Ben Ali qui n’est qu’un despote et un pilleur des biens publics.
Cela en plus des actes répressifs et de privation de droit au culte pour tous les pratiquants, persécutés par les services de ce ministère plus de deux décennies durant, sans motif valable ou justifié, les Imams jugeant que les Tunisiens n’ont jamais été extrémistes à ce sujet et ne se sont jamais alignés derrière une quelconque mouvance islamiste.