Ce matin, il y a trois heures, le député Noomane Fehri a annoncé en urgence sur sa page facebook :
« Msg urgent: alerte a tous les députés et citoyens qui soutiennent i3tissam bardo ils nous ont fait sortir de la place et mis des barbelés. Nous occupons la route et la fontaine mais nous ne tiendrons pas longtemps. Venez nombreux ».
Peu de temps après ce message, des instructions ont été données aux militaires d’aider les forces de l’ordre à repousser les manifestants et les députés. Une action qui s’est accompagnée de violence et d’agressions.Suite à cette intervention, Noomane Fehri a été transporté à l’hôpital Charles Nicole pour des blessures à la tête. Des témoins rapportent que d’autres manifestants ont été agressés et se trouveraient entre l’hôpital Charles Nicole et l’hôpital Kassab.
La députée Karima Souid rapporte que « cela s’est passé aux alentours de 6h30, pour avoir refusé de quitter la place de Bardo, l’élu Noomane Fehri s’est fait matraquer ».
Sur les ondes de Shems FM, le député Mohamed Ali Nasri a affirmé « avoir été, aussi, agressé par les agents des unités d’intervention à la place du Bardo, peu de temps après l’agression sur Noaamane Fehri ».
La même radio rapporte que selon le témoignage du député Mongi Rahoui, « un jeune manifestant a été écrasé par un véhicule des unités d’intervention au Bardo, ce matin ».
Selon l’activiste et blogueur, Azyz Amami, « il s’agit d’un jeune de 20 ans, de Mourouj, qui risque de se faire amputer des deux jambes ».
(Mise à jour @ 16h15) : Selon la cyberdissidente Lina Ben Mhenni, la jambe du manifestant écrasé par une voiture de flics a été sauvée. (Voir photo)
L’armée est venue prêter main forte aux forces de l’ordre pour lever la manifestation. Dans une photo qu’elle poste sur sa page facebook, des militaires posent des barbelés avec pour légende « l’armée vient lever la manifestation du Bardo ». Rappelons que dimanche, Moncef Marzouki avait réuni le conseil supérieur des armées.
Rappelons aussi qu’à l’issue d’une réunion hier entre le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou et le députés Samir Bettaieb et Khemaïs Ksila, le ministre avait indiqué qu’il avait « donné, formellement, des instructions aux forces de sécurité de ne pas avoir recours à la force publique, de faire preuve de retenue et de protéger les manifestants ».