Décidément l’affaire Nessma relative au verdict rendu par la justice continue à alimenter la polémique. On se souvient de la réaction de l’ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie, Gordon Gray, qui n’a pas caché sa déception allant jusqu’à dire « préoccupé » par la condamnation dont Nessma TV a fait l’objet. Cette attitude n’a visiblement pas été du goût du gouvernement et du ministre des affaires étrangères tunisien, et prouve tout l’intérêt que les EU accordent au processus démocratique de la Tunisie. En effet Rafik Abdessalem a publié un communiqué dans lequel il qualifie la position de l’ambassadeur américain d’ « ingérence dans la justice tunisienne ». Le communiqué ajoute que le gouvernement est étonné par la prise de position de Gordon Gray avant de souligner son attachement « au renforcement des relations d’amitié et de coopération entre la Tunisie et les Etats Unis en veillant à ce qu’elles soient fondées sur l’entente, la concertation, le respecte de la souveraineté et des intérêt communs. »
Cet incident diplomatique est vraisemblablement le premier couac entre les deux chancelleries. Il n’a rien de banal lorsqu’on sait les relations entretenues entre l’administration américaine et le mouvement Ennahdha. Faut-il rappeler que Washington a été favorable à l’accession des islamistes au pouvoir et que cette option s’inscrit dans une stratégie scrupuleusement étudiée. Les choses n’en resteront certainement pas là et les semaines à venir permettront d’apprécier les conséquences de ce premier incident diplomatique.