Une centaine de personnes, parmi lesquelles des « enfants et des sans-abris », ont tenté jeudi matin 7 août 2025 de pénétrer de force dans le siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), selon une publication diffusée sur la page officielle du syndicat et les déclarations de son porte-parole, Sami Tahri, à l’agence TAP.
Des syndicalistes présents sur place ont formé un barrage humain pour empêcher l’irruption. Sami Tahri, secrétaire général adjoint chargé de la communication, a fermement condamné cet acte, qualifié d’« agression », et a tenu les autorités pour responsables de son déroulement.
Il a rappelé qu’à la suite de la récente grève du secteur des transports, des appels à l’assaut des locaux de l’UGTT et à l’expulsion de ses responsables ont circulé sur les réseaux sociaux. Certains de ces messages appelaient également à la dissolution de l’organisation syndicale, des appels qui, selon lui, ont culminé aujourd’hui avec le rassemblement d’environ 100 personnes devant le théâtre municipal de Tunis, avant qu’elles ne se dirigent vers la place Mohamed Ali, où se situe le siège de l’UGTT.
« Malheureusement, les forces de l’ordre, qui avaient érigé des barrages autour de la place Mohamed Ali, ont subitement reçu l’ordre de les lever, permettant à ces groupes d’atteindre le siège du syndicat, en scandant des slogans hostiles à l’organisation, souvent injurieux envers les personnes », a-t-il déclaré. Il a précisé que les syndicalistes ont fait preuve de retenue en évitant l’affrontement physique, malgré les provocations.
Tahri a dénoncé des pratiques qui rappellent, selon lui, celles des Ligues de protection de la révolution, évoquant également l’attaque du siège de l’UGTT en décembre 2012 et les campagnes d’intimidation, comme les jets d’ordures devant les locaux syndicaux dans certaines régions.
Le responsable syndical a exigé l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ces incidents, tout en réaffirmant que les structures de l’organisation tiendront une réunion dans les prochains jours pour décider des mesures à prendre.
« À tous ceux qui pensent pouvoir s’en prendre à l’UGTT ou violer la loi, nous disons que les syndicalistes défendront l’indépendance de leur organisation et les droits économiques et sociaux des travailleurs », a conclu Sami Tahri.
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