Depuis quelques mois, les étals de certaines grandes surfaces et marchés de Tunis, Sousse ou encore Sfax se parent d’un fruit coloré et intrigant : le fruit du dragon, aussi appelé pitaya. Originaire d’Asie et d’Amérique latine, ce fruit tropical au goût délicat et rafraîchissant est devenu un véritable phénomène sur les réseaux sociaux.
Mais cet exotisme a un prix : plus de 30 dinars le kilo, un tarif qui le place bien au-dessus des fruits classiques consommés en Tunisie. Malgré cela, la demande existe, notamment auprès d’une clientèle curieuse, branchée sur les nouvelles tendances alimentaires et à la recherche de produits “healthy”.
Pour l’instant, la majorité du fruit du dragon disponible en Tunisie est importée, principalement d’Espagne et parfois d’Asie. Toutefois, plusieurs fermes tunisiennes commencent à se lancer dans sa culture.
Dans le Sahel et au Cap-Bon, quelques agriculteurs expérimentent la plantation de pitayas dans des serres adaptées. “C’est une culture exigeante mais prometteuse, car le fruit attire beaucoup de consommateurs et sa valeur marchande est élevée”, nous explique un agriculteur ayant réussi cette culture.
Un produit de niche ou une tendance durable ?
Le succès du fruit du dragon s’explique par son image “premium”, son esthétique photogénique (idéal pour Instagram) et ses vertus nutritionnelles : riche en fibres, antioxydants et vitamines.
Cependant, la question de son accessibilité reste posée. À plus de 30 dinars le kilo, le fruit reste réservé à une élite. “Ce n’est pas un fruit de consommation courante, c’est un plaisir occasionnel ou un cadeau original”, témoigne une cliente rencontrée dans un supermarché de Tunis.
Les agriculteurs tunisiens espèrent que la production locale permettra, à terme, de baisser les prix et de démocratiser sa consommation.
L’arrivée du fruit du dragon illustre un phénomène plus large : l’ouverture progressive du marché tunisien aux produits exotiques. Après l’avocat, la mangue et la myrtille, le pitaya pourrait trouver sa place dans la consommation urbaine.
Reste à voir si cette tendance s’installera durablement ou si elle restera cantonnée à un marché de niche, réservé aux consommateurs à fort pouvoir d’achat.
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