Serait-ce l’un des moyens employés par Ennahdha pour implanter les Ligues de protection de la révolution dans toutes les régions que de leur attribuer la gestion des festivals d’été ? Si c’est le cas, ce n’est pas mal comme idée, d’abord cela les change des passages à tabac des citoyens et de l’usage des bombes à gaz, des gourdins, des barres de fer et autres armes blanches, ensuite cela leur permet de faire quelques petites rentrées d’argent. En plus, peut-être que la culture, même populo, les rendraient moins violents.
On n’a pas encore une idée précise sur le nombre des festivals tombés entre les mains des Ligues de protection de la révolution ou de ceux qui sont cautionnés par eux et par Ennahdha, mais il y a fort à parier que pas mal de manifestations culturelles régionales sont déjà, d’une manière ou d’une autre, sous leur houlette.
Certains festivals font de la résistance, tel celui de Boukornine (Hammam-Lif), dont le comité directeur dirigé par Leïla Toubel, se dit la cible des Ligues de protection de la révolution qui ont constitué des comités pour s’«emparer» du festival.
C’est ce qu’affirme la comédienne sur Kapitalis, soulignant, en substance, que les assauts donnés par les Ligues sont cautionnés et appuyés par les autorités régionales. Elle a déclaré, notamment, qu’elle donnera une conférence de presse, ce samedi, au cas où le ministère de la Culture (qui lui aurait proposé d’intégrer des membres des Ligues dans le comité sortant en guise de compromis) continue à observer le même silence.
Toubel et son équipe tiendront-ils le coup ? Cela dépendra, entre autre de la position que prendra le ministère de la Culture, si position il prendra face à des «prétendants» qui le dépassent entièrement.