Le bras de fer judiciaire autour du complexe chimique de Gabès reprend ce jeudi, avec une nouvelle audience consacrée à la demande de suspension des activités polluantes du Groupe chimique tunisien (GCT). En jeu : la compétence du juge des référés, contestée par la défense, mais défendue avec vigueur par les habitants et les associations locales, qui invoquent une urgence sanitaire avérée.
Selon Me Mehdi Talmoudi, avocat du collectif des plaignants, le report de l’audience a été demandé par le GCT pour écarter le dossier du contentieux en référé, une procédure rapide et adaptée aux situations d’urgence.
« Nous tenons au maintien du dossier devant le juge des référés, car la situation ne souffre aucun retard », a-t-il déclaré sur les ondes de Jawhara FM.
Le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie doit, par ailleurs, présenter son rapport au tribunal ce jeudi.
Des preuves médicales accablantes
Les plaignants appuient leur action sur un dossier volumineux de 300 certificats médicaux, dont 30 ont été versés au dossier pour prouver la dégradation de la santé des riverains.
Me Talmoudi cite notamment le cas d’un élève victime d’asphyxie dont l’état s’est aggravé malgré les soins. « Ce cas n’est pas isolé », affirme-t-il, évoquant d’autres élèves souffrant de fourmillements, de malaises et de paralysies partielles.
Ces symptômes, selon lui, illustrent les effets toxiques directs de la pollution émise par les unités industrielles du complexe chimique.
La pression monte à Gabès
Dans une région marquée depuis des décennies par les nuisances du complexe industriel, la tension reste vive. Les habitants et associations locales réclament la suspension immédiate des activités les plus polluantes, estimant que l’État, propriétaire du GCT, ne peut se soustraire à sa responsabilité environnementale et sanitaire.
Les mobilisations citoyennes se multiplient, dénonçant « l’inaction des autorités » et exigeant des mesures de protection urgentes pour la population et l’écosystème côtier.
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