Le bâtonnier de l’Ordre national des avocats, Hatem Mziou, a annoncé, ce lundi 23 janvier 2023, la formation d’un collectif de défense des avocats Seifeddine Makhlouf et Mehdi Zagrouba, condamnés à des peines de prison ferme par la justice militaire et arrêtés dans la nuit de vendredi à samedi derniers.
« Seifeddine Makhlouf et Mahdi Zagrouba ont été traduits devant la justice militaire, après qu’une autorité judiciaire ait rendu un verdict, dans la même affaire, ce qui constitue un précédent dangereux et inacceptable », a déclaré Hatem Mziou sur les ondes de Mosaïque FM, ajoutant qu’il sera à la tête de ce collectif.
Condamné à 14 mois de prison ferme suite au verdict rendu, vendredi 20 janvier 2023, l’avocat et ancien député de la Coalition Al Karama, Seifeddine Makhlouf a été arrêté à son domicile quelques heures après le verdict rendu par la Chambre correctionnelle de la Cour d’appel militaire.
La Chambre a également condamné l’avocat Mehdi Zagrouba à onze mois de prison ferme avec cinq ans d’interdiction d’exercer, Nidhal Saoudi à sept mois de prison, Maher Zid à cinq mois et Mohamed Affes à cinq mois de prison. Dans le cadre de la même affaire, Abdellatif Aloui a obtenu un non-lieu.
Rappelons que le 26 mai dernier, Seifeddine Makhlouf avait été condamné à trois mois de prison avec sursis dans l’affaire dite de l’aéroport. Ce jugement avait été prononcé en appel par la huitième Chambre pénale auprès du Tribunal de première instance de Tunis.
Le 16 mai dernier, le Tribunal militaire avait condamné Seifeddine Makhlouf et Nidhal Saoudi à 5 mois de prison, Mehdi Zaghrouba à 6 mois de prison, Mohamed Affes et Maher Zid à trois mois de prison.
Le 15 mars 2021, le fondateur de la coalition Al Karama, Seifeddine Makhlouf avait semé le chaos à l’aéroport Tunis-Carthage, sous prétexte qu’une femme fichée S17 avait été interdite de voyage.
Il avait alors appelé les députés d’Al-Karama à le rejoindre en renfort pour défendre ce qu’il appelle les droits de cette femme, alors que les agents de sécurité de l’aéroport affirmaient qu’ils exécutaient des mesures prises par le ministère de l’Intérieur.