Alors que l’Union européenne vient de conclure un accord commercial stratégique avec Washington, obtenant un tarif douanier préférentiel de 15 % sur la majorité de ses exportations, la Tunisie se retrouve dans une position bien plus délicate. Ses exportations phares, comme l’huile d’olive, sont désormais soumises à un droit de douane de 25 % aux États-Unis, contre une exemption auparavant. C’est un choc pour un secteur vital déjà fragilisé.
La Tunisie sous pression tarifaire
Cette hausse tarifaire intervient suite à un réexamen américain des régimes douaniers spéciaux. Jusque-là exemptée, l’huile d’olive tunisienne doit maintenant faire face à cette taxe salée, menaçant la compétitivité d’un produit clé du commerce bilatéral.
La Tunisie, qui se considère comme un allié stratégique non-membre de l’OTAN et un partenaire crucial pour la sécurité en Méditerranée, plaide activement pour un alignement tarifaire similaire à celui accordé à l’UE, voire à certains pays latino-américains. Les négociateurs tunisiens mettent en avant la complémentarité agricole et l’importance de la coopération sécuritaire avec Washington. Des sources proches du ministère du Commerce indiquent que le dossier est traité « avec une attention particulière ».
Quels leviers pour un « deal » gagnant ?
Pour tenter d’obtenir une révision tarifaire avant la date butoir du 31 juillet, les autorités tunisiennes explorent plusieurs pistes :
- Le principe de traitement spécial et différencié : La Tunisie pourrait invoquer son statut de pays à revenu intermédiaire non-industrialisé pour obtenir des exemptions ciblées.
- La mobilisation des lobbies américains : Les acteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire aux États-Unis, friands d’ingrédients méditerranéens à bas coût, pourraient être des alliés précieux pour faire pression en faveur d’une baisse des tarifs douaniers.
- La recherche d’un « mini-deal » bilatéral : Un accord ciblé incluant des produits clés comme l’huile d’olive, les dattes et certains textiles, dans une logique de réciprocité équilibrée, est également envisagé.
À l’heure actuelle, Washington n’a pas encore indiqué vouloir accorder à la Tunisie une exemption comparable à celle de l’Union européenne. Mais l’urgence est là : Tunis espère une décision favorable avant la fin du mois pour relancer ses exportations et sécuriser son avenir commercial avec les États-Unis.
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