Une étude récente menée par le Centre Ali Ben Ghadhoum pour la justice fiscale (indépendant) a conclu que la Tunisie a réussi, bien que partiellement, à éviter la formule douloureuse du Fonds monétaire international (FMI) en matière de suppression des subventions, d’arrêt des recrutements et de réduction de la masse salariale.
Lors d’une conférence organisée hier à Tunis, Amine Bouziane, chercheur et fondateur du centre, a expliqué que l’étude, lancée l’année dernière et dont les résultats ont été présentés en janvier de cette année, a confirmé que la Tunisie a réussi à prendre une certaine distance par rapport au FMI et à rejeter ses conditions.
Il convient de noter que le président de la République, Kaïs Saïed, a suspendu les négociations avec le FMI et rejeté ses conditions et ses exigences, qu’il estime menaçantes pour la paix sociale dans le pays. À noter qu’un accord avec le FMI avait été conclu le 15 octobre 2022.
Réjection des conditions du FMI : La Tunisie a partiellement réussi à éviter les recommandations austéritaires du FMI, notamment la suppression totale des subventions et la réduction des recrutements dans la fonction publique.
Maintien du système de subventions : Le pays a conservé un système de subventions élevé, avec une augmentation de la masse des subventions de 4 milliards de dinars en 2019 à 12 milliards en 2022.
Contrôle de la masse salariale : La Tunisie a réussi à réduire la masse salariale de 16,1 % en 2019 à 13 % en 2025, tout en réintroduisant les recrutements dans la fonction publique avec des objectifs ambitieux pour les années à venir.
L’objectif de l’étude présentée est d’évaluer la pertinence de maintenir le système de subvention des prix des carburants, des produits de base et de l’électricité, ou de se tourner vers l’alternative préconisée par les institutions financières mondiales, qui est de supprimer complètement les subventions et de les remplacer par un système de transferts financiers.
Bouziane a précisé, dans ce contexte, que la Tunisie a rejeté les exigences du FMI, qui insiste sur la suppression totale des subventions d’ici 2026, soulignant que le pays a pris ses distances par rapport à cette orientation et a clairement marqué son désaccord avec les demandes du FMI.
Il a ajouté que l’étude a montré que la Tunisie a maintenu des niveaux élevés de subvention, avec une augmentation de la masse des subventions de 4 milliards de dinars en 2019 à 12 milliards de dinars en 2022.
Il a aussi indiqué que la Tunisie a partiellement réussi à répondre à la recette austéritaire du FMI, qui préconise un contrôle des équilibres financiers, une réduction des dépenses publiques, un gel des salaires et des recrutements dans la fonction publique et le secteur public, ainsi qu’une hausse des prix des produits subventionnés, tout en maîtrisant la masse salariale.
Enfin, il a précisé : « La Tunisie a réussi à ne pas appliquer la recette austéritaire, qui présente de grands risques comme l’a montré l’étude. En peu de temps, elle a atteint son objectif de maîtrise de la masse salariale, la faisant passer de 16,1 % en 2019 à 13 % en 2025, tout en reprenant les recrutements, avec 8 000 en 2023, 13 500 en 2024 et 21 000 concours en 2025.