Banque publique détenue majoritairement par l’État tunisien, la Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises (BFPME) a engagé une transformation progressive de son activité. Au cœur de ce chantier figurent un nouveau système d’information et l’élargissement de ses services, avec une montée en puissance étalée jusqu’à l’horizon 2027.
Invité de la Radio nationale, son directeur général, Wajih Hussein, a détaillé les contours de cette évolution, amorcée après près de vingt ans de fonctionnement avec des outils devenus inadaptés aux exigences actuelles du secteur bancaire.
Un système numérique à 3,8 millions de dinars pour changer de modèle
La transformation engagée par la BFPME repose d’abord sur la mise en place d’un nouveau système d’information intégré. Le coût du projet est estimé à 3,8 millions de dinars, dont environ 900 000 dinars consacrés à la maintenance sur une période de cinq ans. Une partie significative du dispositif devrait entrer en exploitation à partir de juillet 2026, avant une généralisation progressive.
Après une année 2025 marquée par la reprise progressive de l’activité et le financement ciblé de plusieurs projets, 2026 est présentée comme une phase de consolidation, avec la poursuite des financements prévue par la loi de finances et le déploiement partiel du nouveau système d’information. Cette étape intermédiaire doit préparer, de manière graduelle, l’élargissement des services bancaires annoncé à l’horizon 2027.
À travers ce nouvel outil, la banque entend dépasser son rôle historique centré sur le financement de l’investissement, principalement les équipements et les infrastructures. L’objectif affiché est d’évoluer vers une offre plus large, incluant l’ouverture de comptes pour les PME, la mise à disposition de moyens de paiement et le développement de financements à court terme. Selon la direction, cette mutation doit permettre à la banque d’aborder une nouvelle phase de son activité à l’horizon 2027, sans rupture brutale mais par étapes successives.
30 entreprises financées en 2025, 700 PME en difficulté
Sur le plan de l’activité, la BFPME indique avoir financé plus de 30 entreprises au cours de l’année 2025, avec des crédits pouvant atteindre un million de dinars. Les projets soutenus concernent principalement les énergies renouvelables, les industries mécaniques, ainsi que certains investissements réalisés dans le cadre du programme Raïdat, dédié aux projets portés par des femmes.
La banque met également en avant une première en matière de financement des startups. En 2025, trente entreprises innovantes ont bénéficié de prêts à taux d’intérêt nul, dans le cadre d’une enveloppe de trois millions de dinars prévue par la loi de finances.
En parallèle, la direction reconnaît qu’environ 700 petites et moyennes entreprises font aujourd’hui face à des difficultés. Un chiffre qui souligne la fragilité persistante du tissu économique et renforce l’enjeu de la transformation engagée par cette banque publique, appelée à jouer un rôle plus central, non seulement dans le financement, mais aussi dans l’accompagnement des PME.
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