Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, vendredi 8 août 2025, au palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, Sara Zaâfrani Zenzri. Cet entretien a permis de faire le point sur plusieurs enjeux économiques et sociaux, tout en réaffirmant des principes de justice et de transparence.
D’emblée, Saïed a évoqué un article marquant publié le 13 décembre 1978 dans Echaab par feu Mohamed Guelbi, intitulé « Le Carnaval ». Il a souligné que, si l’auteur était encore vivant, il écrirait aujourd’hui “dans le sens inverse”, dénonçant l’incohérence et l’hypocrisie persistante.
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Défense de l’UGTT : non à l’amalgame historique
Le président a expliqué que les forces de sécurité ont protégé le siège de l’UGTT lors des manifestations récentes, que les manifestants n’avaient aucune intention d’effraction, et qu’il est injuste de comparer ces événements à ceux de 2012.
« Le peuple a compris. Le peuple s’est éveillé… », a-t-il affirmé, en assurant que les citoyens perçoivent désormais chaque détail, et que certaines “coïncidences” ne sont pas fortuites.
Justice sociale, mémoire et vérité
Saïed a rendu hommage à des figures historiques du syndicalisme et du nationalisme, parmi lesquelles Farhat Hached et Tahar Haddad. Il a appelé à une reddition de comptes rigoureuse : “Ni privilèges, ni impunité. Nous voulons que les fonds reviennent au peuple, et que le travail d’unité nationale reprenne.”
Évoquant aussi ses souvenirs personnels, le président a mentionné le “mardi noir” du 3 janvier 1984, où son camarade de classe, le martyr Fadhel Sassi, est tombé.
« La Tunisie restera debout… et nous agirons avec la transparence des victimes, sans tourner autour du pot », a-t-il conclu.
Pour finir : l’histoire du loup
En guise de métaphore, Saïed a clos son propos par un récit :
“Ne vous comportez pas comme le loup qui mange la brebis. Je vous parle en toute sincérité, sans vous tromper, dans l’intérêt du peuple.” Ce clin d’œil imagé souligne son appel à une relation sincère et sans faux-semblants entre le pouvoir et la nation.