La Chambre nationale des distributeurs de bouteilles de gaz domestique, affiliée à l’UTICA, a annoncé une interruption de distribution pour les 12 et 13 janvier 2026. Face à des problèmes financiers et réglementaires persistants, le secteur met en garde contre des perturbations possibles de l’approvisionnement des foyers tunisiens si ses revendications légitimes ne sont pas traitées.
La distribution de gaz domestique en Tunisie pourrait connaître une interruption de deux jours en janvier prochain. La décision a été officialisée par Mohamed Mnif, président de la Chambre nationale des distributeurs, à l’issue de l’assemblée générale de la chambre tenue mercredi 24 décembre 2025. Elle fait suite à des revendications anciennes restées sans réponse, malgré de multiples correspondances et études transmises aux autorités de tutelle.
Les motifs de l’interruption
Quatre points principaux motivent cette suspension temporaire de l’activité :
- Révision du cadre réglementaire : certaines dispositions du décret conjoint du 4 mars 2022 sont jugées inapplicables, compromettant l’approvisionnement régulier en gaz domestique.
- Prime de distribution non versée : les hausses prévues pour 2023, 2024 et 2025 n’ont pas été réglées, alors que les distributeurs ont fourni des études détaillées aux autorités.
- Planification future des augmentations : aucune programmation pour 2026-2028 n’a été définie, mettant en péril la pérennité du secteur.
- Litige avec la Société Agil Gaz : des retenues sur approvisionnement non résolues pour 2023-2025 aggravent la situation financière des distributeurs concernés.
Ces points illustrent la tension persistante entre le secteur privé et les autorités publiques, avec un impact direct sur la capacité à fournir cette ressource essentielle aux ménages.
Une suspension qui inquiète les consommateurs
Cette interruption pourrait affecter l’ensemble du territoire national. Mohamed Mnif insiste sur le caractère exceptionnel de cette mesure, prise après l’accumulation de pertes financières et de difficultés opérationnelles majeures.
Les distributeurs se disent prêts à reprendre leurs activités dès que les autorités réviseront le cadre réglementaire, verseront les primes dues, et résoudront les litiges financiers.
La Chambre nationale avait déjà alerté le 26 novembre 2025 sur l’absence de solutions face aux difficultés croissantes. Le secteur dénonçait notamment le non-respect du procès-verbal du 23 mars 2022, l’absence de versement des primes de transport et de distribution, et l’absence de dialogue avec les autorités.
Malgré des investissements pour moderniser les centres de remplissage et augmenter les cadences, la capacité de stockage limitée reste un point de vulnérabilité, tandis que le prix de la bouteille de gaz reste fixé à 8,8 dinars.
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