Suite aux investigations menées par le pôle judiciaire de lutte antiterroriste au sujet de l’envoi des jeunes vers les foyers de tension et la vague d’arrestation qui s’en est suivit, l’ancienne députée Fatma Mseddi a confié, à l’agence TAP, que les derniers événements prouvent la véracité des données et justificatifs qu’elle avaient présentés à la justice militaire dans son dossier de plainte, en décembre dernier.
Fatma Mseddi a également expliqué que des personnalités éminentes de l’Etat, de partis politiques et de dirigeants du corps de la sécurité sont impliquées dans cette affaire, ajoutant que le Tribunal militaire a transféré le dossier au Pôle judiciaire.
Dans le même contexte, l’ancienne députée a déclaré que sa plainte porte sur quatre volets; le recrutement des jeunes et leur envoi vers la Syrie avec l’implication de certains Imams tels que Ridha Jaouadi et Habib Ellouze ainsi que des associations. Le deuxième volet concerne la partie sécuritaire ayant assuré l’envoi des jeunes en Syrie et falsifié les passeports. Le troisième se rapporte au financement de l’opération, a-t-elle encore expliqué pointant associations, sociétés et partis politiques.
Quant aux quatrième et dernier volet de la plainte concerne le lien entre l’envoi des jeunes vers les zones de conflit et les attaques terroristes perpétrés sur le sol tunisien dont, notamment, l’attaque terroriste du Bardo en mars 2015.
Notons que jusqu’à présent, dix personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire.
Il s’agit notamment de Habib Ellouze et Lotfi Seghaïer, ce mercredi 14 septembre, et de l’ancien député (Ennahdha) et homme d’affaires, Mohamed Frikha qui a été placé en garde à vue, lundi 12 septembre 2022 sur décision du Parquet auprès du Pôle judiciaire antiterroriste. Le nom de Mohamed Frikha, ancien patron de la compagnie Syphax Airlines a souvent été évoqué dans l’affaire de l’envoi des jeunes vers les zones de conflit.