Selon un article de The Jerusalem Post datée du 9 janvier 2025, la période Ben Ali a été marquée par des tentatives discrètes mais significatives de rapprochement entre la Tunisie et Israël.
Bien que Ben Ali ait constamment réaffirmé l’engagement de la Tunisie envers la cause palestinienne, ces déclarations masquaient des ambitions plus pragmatiques dictées par des intérêts économiques et diplomatiques.
Après les Accords d’Oslo en 1993, des pourparlers ont été initiés entre des responsables tunisiens et israéliens, notamment à Bruxelles, un terrain neutre.
Yossi Beilin, alors vice-ministre israélien des Affaires étrangères, évoque des rencontres chaleureuses avec des officiels tunisiens, dont le ministre Habib Ben Yahia. Les discussions portaient principalement sur le commerce, le tourisme et les investissements, avec une volonté affichée de coopération.
En 1996, des bureaux d’intérêts furent ouverts à Tunis et Tel-Aviv, marquant un sommet dans ces relations. Des connexions téléphoniques directes furent établies, et des touristes israéliens, souvent d’origine tunisienne, commencèrent à affluer, notamment pour célébrer le pèlerinage de la Ghriba à Djerba.
Ces avancées restèrent fragiles, freinées par l’opinion publique tunisienne largement opposée à toute normalisation avec Israël. Ennahdha et d’autres mouvements islamistes capitalisèrent sur cette hostilité populaire pour dénoncer ces initiatives comme une trahison des valeurs nationales et islamiques, ajoute la même source.
À cela s’ajoutait la montée des tensions régionales, notamment avec la Seconde Intifada en 2000, qui fit éclater tout espoir de normalisation durable, estime la meme source. Les bureaux furent fermés en 2002, et Ben Ali reprit une posture ouvertement hostile envers Israël, renforçant son soutien à la Palestine lors des forums internationaux.
Cette période révèle un contraste frappant entre le pragmatisme diplomatique de Ben Ali et les contraintes d’un paysage politique marqué par une forte pression populaire et régionale. Les ambitions de normalisation témoignent de l’importance des enjeux économiques et stratégiques dans la politique étrangère tunisienne, bien que ces efforts se soient heurtés aux réalités sociopolitiques du pays, conclue The Jerusalem Post.