Par la voix d’Aziz Krichen, le ministre conseiller chargé des affaires politiques auprès du Président de la République et spécialiste en matière de communication, vient de déclarer à Shems FM que la Présidence voudrait faire de la manifestation du 1er mai une manifestation unitaire dans la mesure où les revendications de l’UGTT sont les revendications du peuple tunisien, et qu’elle puisse rassembler tous les partis politiques et l’ensemble de la société civile.
Cette proposition nous semble particulièrement indélicate, voire indécente, de la part de la présidence de la République dont le Chef avait envoyé ses troupes du Congrès Pour la République, et celles de son allié Ennahdha, manifester devant le siège de l’UGTT contre son secrétaire général de l’époque, Abdesselam Djerad, avant d’être « dégagées » par les travailleurs.
Cette hostilité ne s’est pas arrêtée là, mais s’était poursuivie après la venue du nouveau bureau exécutif de l’UGTT avec les déchets ménagers jetés devant les locaux de la centrale syndicale ou les attaques contre quelques-uns de ses sections locales ou régionales lors de la grève des éboueurs.
De plus, les critiques implicites et publiques accusant la Centrale syndicale d’être derrière les mouvements de contestation contre le gouvernement actuel ainsi que les multiples atteintes aux libertés publiques et privées qui se sont multipliées ces derniers temps ne peuvent être occultées et doivent être publiquement condamnées, chose que la Présidence de la République a bien évité de faire ou de clamer.
Non, la manifestation du 1er mai ne peut être que celle des travailleurs et celle des véritables défenseurs des libertés et des droits des citoyens et des travailleurs, et non pas aux côtés de courants qui font tout pour mettre la main sur les institutions du pays et faire taire toutes les voix discordantes.