Dans un communiqué publié ce lundi 13 juin 2022, le mouvement Ennahdha a réitéré son attachement à la Constitution de 2014 et son boycott du « prétendu » référendum, qui n’a d’autre but que de falsifier la volonté du peuple et de donner une légitimité artificielle à un système autocratique, selon ce communiqué.
Ennahdha a aussi réitéré sa position contre le coup d’Etat de Kaïs Saïed, contre son projet et sa vision, mais aussi contre son référendum qu’il juge dépourvu de toutes les normes d’intégrité et de transparence qui plus est supervisé par un organe électoral désigné qui ne jouit d’aucune indépendance, selon le mouvement.
Et en réaction au projet de Constitution qui est en train d’être élaboré par une commission spéciale, le parti a mis en garde contre toute tentative de porter atteinte à l’identité arabo-musulmane du peuple tunisien affirmant que la question a été tranchée depuis la révolution et qu’elle est aujourd’hui soulevée uniquement pour exclure les opposants.
Le mouvement islamiste a, en outre condamné, les tentatives visant à mêler l’institution sécuritaire dans le conflit avec le pouvoir judiciaire dans le but de porter atteinte à son indépendance.
Et à ce propos, le mouvement a exigé l’ouverture d’une enquête sérieuse au sujet des pressions exercées sur la justice pour l’amener à se prononcer contre les dirigeants du parti, saluant au passage « l’indépendance de la justice qui a refusé de se soumettre ».
Ennahdha a, dans ce communiqué, estimé que le pouvoir en place porte la responsabilité de la dégradation de la situation économique et sociale, et de son incapacité de dialoguer avec les partenaires sociaux ni à pouvoir faire des progrès quant à un accord avec le Fonds monétaire international ; accord qui pourrait contribuer à réduire la crise des finances publiques et à ouvrir des opportunités pour le pays.