Face à un déficit énergétique estimé à 60 % fin 2024, la Tunisie tente de reprendre la main sur son avenir énergétique.
Intervenant ce vendredi 24 octobre 2025 sur les ondes de la Radio nationale, Abdelhamid Gannouni, directeur de l’efficacité énergétique dans le secteur des transports à l’Agence Nationale pour la Maîtrise de l’Énergie (ANME), a dévoilé les grandes lignes de la stratégie nationale de maîtrise de l’énergie, qui trace une feuille de route ambitieuse : réduire la consommation d’énergie de 30 % d’ici 2030 et porter à 35 % la part des énergies renouvelables dans le mix électrique.
Selon Gannouni, de grands projets éoliens entreront en service avant 2030, complétant l’essor du solaire qui représente le pilier de cette transition. L’objectif affiché est clair : transformer le modèle énergétique tunisien pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles et contenir la demande nationale.
Mais cette ambition suppose des investissements lourds, une coordination intersectorielle et une véritable mutation dans les usages énergétiques du pays.
Horizon 2035 : un mix à moitié renouvelable
La stratégie se prolonge au-delà de 2030, avec une réduction visée de 37 % de la consommation énergétique d’ici 2035 et un mix électrique composé à 50 % d’énergies renouvelables. Un cap audacieux, qui impose d’accélérer la production locale et d’améliorer l’efficacité énergétique dans tous les secteurs.
Le transport, principal foyer de consommation
Le secteur des transports absorbe 56 % de la consommation nationale d’énergie, loin devant le bâtiment (27 %) et l’industrie (26 %). La moitié de cette énergie alimente les véhicules particuliers, souligne Gannouni, plaidant pour un investissement massif dans la mobilité électrique.
Sans une transition vers l’électrique et des politiques publiques incitatives, la dépendance pétrolière continuera de peser lourdement sur les équilibres économiques.
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