La racisme en Tunisie a la peau dure… Pire encore, il est désormais présent partout, même dans nos écoles.
Le cas de « CZ », élève de 10 ans en 3ème année primaire à l’école Al Joumhouria II à El Mnihla (gouvernorat de l’Ariana) a été rapporté, ce vendredi 18 décembre, par Mosaique FM.
La petite fille de couleur a été victime de racisme de la part de son institutrice, selon le témoignage du pédopsychiatre qui l’a pris en charge.
En effet, d’après une lettre du docteur Jabloun Moussadek, la petite fille est dans un état psychologique critique en raison des moqueries de ses camarades et des agressions, violences et verbales et humiliations à répétition de la part de son institutrice.
Résultats en chute libre
Les conséquences sont assez graves, selon lui, puisque l’élève n’est plus à l’aise dans son environnement scolaire et a peur de sa maîtresse. Ses notes ont d’ailleurs dégringolé alors qu’elle était une des meilleurs avec une moyenne de 18/20.Le pédopsychiatre dénonce, dans sa lettre et son intervention sur Mosaique FM, l’irresponsabilité de l’institutrice, son comportement agressif et son attitude raciste.
A titre d’exemple, il a raconté comment la maîtresse a exigé de son élève à plusieurs reprises « de retirer ses chaussures et ses collants devant ses camarades en raison de la mauvaise odeur qu’elle dégage et l’a exclu puis a ouvert les fenêtres afin d’aérer la classe ».
slogans anti-racisme
Ce n’est pas le premier cas de racisme qui se produit dans un établissement scolaire. En 2014, 50 élèves du lycée Ibn Rachik à Ezzahra avaient été traduits devant le conseil de discipline pour des slogans anti-racisme sur leurs copies après qu’une enseignante ait traité un de ses élèves d’esclave ce qui avait provoqué une mobilisation de ses camarades et des parents d’élèves.
Les élèves, solidaires de leur camarade avaient décidé de réagir à leur manière en manifestant leur indignation sur leur copie d’examen, chacun inscrivant un slogan anti-raciste, adressé à l’enseignante mise en cause.
Le ministère de l’Education avait démenti les accusations de racisme visant ladite enseignante et expliqué que ce n’était qu’une tentative malveillante de la part d’une parente d’élève afin que l’enseignante annule sa plainte contre elle pour agression.
Le racisme anti-noirs
Le racisme anti-noirs n’est pas un phénomène nouveau en Tunisie. Plusieurs cas ont été épinglés dont les plus marquants auront été les comportements racistes à l’égard des personnes de couleur en marge de l’élimination de la Sélection Nationale de football de la Coupe d’Afrique des Nations au début de l’année.
Des Tunisiens s’étaient acharnés sur le président de la CAF, Issa Hayatou et l’arbitre mauricien de la rencontre, Rajindraparsad Seechurn en publiant des commentaires racistes sur la toile insultant même les « Africains » et les « Noirs » en particulier.
L’Association Tunisienne de Soutien des Minorités avait, à l’époque, envoyé un message ferme aux députés tunisiens au sein de l’ARP, les appelant à voter en faveur d’une loi qui pénalise toute sorte de discrimination envers les « Noirs » et « Africains » vivant en Tunisie.
M.C.